mercredi, 28 octobre 2009

Patates/patates et boudin noir

P1110824-1.jpgIl y a des choses qui échappent à la Cocotte, comme le choix de certains métiers ou le thème de certains livres.

Imaginer, quand on est tout petit, qu'on sera croque-mort, qu'on fabriquera des pipettes pour remplir les tubes à essai des laboratoires ou du fil pour entourer les saucissons, qu'on aura un superbe camion servant à curer les fosses septiques et dégraisser les canalisations horizontales et verticales... la laisse admirative.

Pareil pour les livres.

Savoir que des gens font des années de recherche, écrivent des ouvrages et soutiennent des thèses sur l'étude des couplages physico-chimiques intervenant lors de la réparation d’une surface dégradée de béton ou la simulation numérique d'écoulements multiphasiques par décomposition de domaine, ou encore sur les paradigmes médicaux et réflexion éthique dans le roman allemand et autrichien (1890-1930) laisse la Cocotte sans voix.

Alors quand elle a reçu un livre très sobrement intitulé « Le boudin blanc, spécialité de Rethel, Histoire, Anecdotes & Recettes », vous imaginez aisément à quel point elle était heureuse et curieuse de découvrir tout sur cette chose longue et molle.

Le simple fait d'imaginer que dans un coin reculé des Ardennes, une petite fille, dont les parents et les grands-parents charcutiers ont passé toute leur vie à faire du boudin, une petite fille, donc, a probablement dit « Quand j'serai grande, j'écrirai un livre sur le boudin » a poussé la Cocotte à lire l'ouvrage d'une traite.

Tout ça pour en venir à la recette du jour :

Patates/patates au boudin noir

Vous allez dire « Ben oui mais c'est pas une recette de boudin blanc ! »

Non, effectivement ! Mais maintenant vous savez qu'une encyclopédie du boudin blanc existe. Il y a deux minutes, vous n'en aviez même pas idée !

On dit merci qui ? Merci la Cocotte !

Si ça vous dit, achetez ce livre. Vous entrerez alors dans le monde merveilleux du boudin blanc ! Vous n'avez pas idée de tout ce qu'on peut faire avec. Il n'y a bien qu'en injection et en cataplasme qu'elle ne le prépare pas !

Or donc, la Cocotte avait, depuis quelques jours, des patates douces dans le panier à légumes et ne savait pas trop avec quoi les accompagner. Ce livre arrive et «Bang,  an Epiphany !», diraient les Anglo-saxons ! La révélation ! Patates douces et boudin noir ! Rien de moins évident.

 

P1110838-1.jpgAlors on y va.

Il vous faut :

Pour deux personnes

300 gr de patates douces

300 gr de pommes de terre

un peu de crème fraîche

du boudin noir pour deux

un peu de chou à choucroute (facultatif)

sel, poivre et moutarde douce

 

Épluchez pommes de terre et patates et faites-les cuire à l'eau bouillante séparément. La cuisson de la patate douce est plus longue.

Elle sera cuite lorsque la lame d'un couteau la transpercera sans résistance. Si vous n'en avez jamais fait, vous allez voir que la chair de la patate douce devient orange à la cuisson. c'est très joli !

Égouttez-les et réduisez-les en purée sommairement pourqu'on fasse encore la distinction entre les deux légumes. Mélangez-les en ajoutant un peu de crème fraîche, voire quelques cl de lait.

Par ailleurs, faites cuire votre boudin noir. Détaillez-le en rondelles et servez-le avec votre purée et un peu de moutarde.

Vous pouvez ajouter un peu de chou à côté, c'est délicieux ! Tout simplement !

 

La Cocotte n'attendra pas de recevoir un bouquin sur la patate douce pour en reparler.

La patate douce mérite qu'on s'y attarde. Ne vous inquiétez pas, la Cocotte ne vous laissera pas dans l'ignorance.

A suivre...

mardi, 27 octobre 2009

Hoummous et taboulé géants

 

PICT0009 (2).JPGUne petite dépêche dans la Voix du Nord du mardi 27 octobre a attiré l'attention de la Cocotte.

On y raconte que quelque 250 cuisiniers libanais ont réalisé, ce dimanche, un hoummous géant. Le record a même été homologué par le Guinness book.

Curieuse de savoir ce qui peut pousser 250 personnes à faire pareille chose, la Cocotte s'est lancée dans des recherches internet et a trouvé plein de choses, et notamment des réactions et des explications à ce record.

Avant de commencer, sachez que la cocotte met deux M à hoummous parce qu'elle aime ça plus que de raison. Ceux qui la connaissent personnellement en ont déjà forcément mangé chez elle.

Sur un blog commentant l'actualité, un journaliste trouvait lamentable que France Info termine un de ses journaux sur ce sujet.

Sur d'autres sites bien informés, on apprend par le menu tous les tenants et aboutissants de l'histoire.

Le site «MPL Belgique,  Mouvement pour le Liban » développe tout cela, dans le détail.

Un industriel libanais a découvert, lors d'une foire internationale, qu'Israël commercialisait un hoummous estampillé spécialité israélienne. Furieux de voir le patrimoine culinaire de son pays pillé par Israël, pays avec lequel les relations sont pour le moins tendues.

Cet industriel cherche à obtenir pour l'Hoummous le statut de marque déposée, tout comme la Commission européenne, à laquelle le Liban est associé, l'a attribué à la Féta en Grèce.

Une dépêche publiée sur le Jérusalem Post, pour sa part, rappelle que ce plat est immensément populaire en Israël et qu'il est servi tous les jours dans énormément de restaurants.

Cette dépêche innocente en apparence montre à quel point il peut être difficile de vivre dans certaines contrées, que l'appartenance à une nation, une patrie va jusqu'à se nicher dans la nourriture.

Qui de l'œuf ou de la poule ?

Ce plat répandu dans tout le bassin méditerranéen a, depuis bien longtemps, dépassé les frontières de son pays d'origine.

Pour la Cocotte, la cuisine se partage et ouvre les frontières.

L'histoire ne dit pas si les cuisiniers Libanais ont proposé à leurs homologues Israëliens de se mettre tous autour d'une table et de passer un bon moment entre voisins.

Si vous voulez la recette, cliquez donc ici.

dimanche, 25 octobre 2009

Tajine d'agneau et coings, confiture de tomates vertes et de coings

P1110630-1.jpgDans le dernier article, la Cocotte parlait de coings.

Chose promise, chose due !

Voici donc une magnifique, non, deux magnifiques recettes de coings !

Le saviez-vous ?

Les Turcs sont les plus gros producteurs de coings du monde. Mine de rien !

Savoir que des cognassiers poussent à tous les coins de rues turques, laisse la Cocotte coite !

C'est un fruit jaune dont la peau est duveteuse, il est piriforme, comme Balladur, Turc de naissance, ou arrondi, comme Allègre, ni Turc, ni allègre.

Il se montre en automne. En France, il se récolte principalement dans l'est.

On ne l'épluche pas car c'est dans la peau qu'on y trouve la pectine, utile à la confiture.

Il sera bien meilleur cuit que cru.

Dès lors, il se prête à toutes sortes de préparations. Le coing n'est pas chafouin. Mangez-le en confiture, en gelée, en tarte, au four. Buvez-le en liqueur, en vin, en ratafia...

La Cocotte l'a préparé en tajine et en confiture.

 

On y va pour la tajine ?

 

Il vous faut :

un peu d'huile d'olive

500 gr d'épaule d'agneau pas trop gras

2 coings

2 carottes

des tomates (une boîte de tomates pelées fera l'affaire)

1 poignée d'olives violettes

du ras el hanout (mélange de plus de 25 épices à acheter dans les épiceries orientales)

sel et poivre

 

Dans un tajine, faites chauffer une ou deux cuillères à soupe d'huile d'olive, faites-y revenir vos morceaux d'agneau quelques instants.

Lavez doucement les coings, coupez-les en quatre comme une pomme, enevez le centre et détaillez les quartiers en gros dés.

Épluchez les carottes et coupez-les en tronçons de 2 à 3 cm.

Ajoutez ces deux légumes à l'agneau. Si vous utilisez des tomates fraîches, pelez-les après les avoir passé quelques secondes dans l'eau bouillante. Ajoutez-les dans le tajine, mettez-y également les olives et une ou deux cuillères à café de ras el hanout, salez et poivrez. Vous pouvez ajouter un peu d'eau si nécessaire. Couvrez et laissez cuire jusqu'à ce qu'un couteau transperce sans trop de résistance les coings.

Ça devrait vous prendre 50 à 60 minutes.

C'est très facile et c'est diablement bon.

 

 

P1110704-1.jpgEt maintenant, ma confiture de coings et de tomates vertes !

 

Pour 1 kg de tomates vertes et de coings, il vous faut 500 gr de sucre

Détaillez en morceaux assez fins ces deux ingrédients bien lavés. Dans une marmite en fonte, déposez une couche de la moitié des fruits et couvrez-la de la moitié du sucre. Continuez avec ce qu'il vous reste de fruits et de sucre. Couvrez la marmite et laissez « mariner » toute une nuit. Le lendemain cuisez votre future confiture à feu très doux, pendant plus de heures.

Mettez en pots, fermez-les, retournez-les quelques minutes. La confiture stérilise l'air resté dans le pot et évite les moisissures. Puis rangez vos pots à l'ombre et ressortez-les quand l'envie vous prend.

vendredi, 23 octobre 2009

Tomates vertes au vinaigre

 

tomates 2.jpgTous les jeudis,la Cocotte va faire son marché, à Wazemmes, accompagnée de ses copines.

Et cette semaine, sur plusieurs étals, des cagettes de tomates vertes étaient proposées, le prix au kilo était vraiment modique, 1 euro. Alors savez-vous ce que la Cocotte fit ? Elle en acheta, bien évidemment.

Tous les jeudis, la Cocotte va chercher son petit panier de légumes bio à l'AMAP.

Ce ne sont que des légumes de saison, c'est la raison pour laquelle la Cocotte est au courant de tout ce qui pousse dans la région.

Et cette semaine, outre les légumes notés sur le tableau, se trouvait sur le côté, une petite cagette de tomates vertes. La maraîchère, Isabelle, disait à qui voulait l'entendre : « J'ai ramené ça, en prend qui en veut ! » Alors savez-vous ce que la Cocotte fit ? Elle en prit quelques-unes avec joie et gratitude, bien sûr.

Ce n'est pas tous les jours qu'on trouve des tomates vertes. Alors on en profite !

Vous auriez fait pareil, non ?

 

Une fois de retour chez elle, la Cocotte savait quels sorts elle leur réservait.

Certes, le fruit n'est pas mûr mais il se plie à toutes sortes de préparations, notamment des confitures, des relishs avec des p'tits cubes de légumes, des chutneys avec des piments... On peut les préparer également en beignets.

Pour en avoir déjà goûté chez une copine et devant l'insistance franchement crispante de sa fille aînée, la Cocotte les prépara au vinaigre.

Puis comme elle avait aussi trouvé des coings sur le marché, elle fit un mix-and-match « green tomatoes/quinces ». Ah quel bonheur ! Mais ça c'est pour la prochaine recette. Suspense !

 

P1110587-1 la Cocotte.jpgVoici donc une première recette simplissime :

Des tomates vertes au vinaigre

Il vous faut :

1 kg de tomates vertes

du vinaigre blanc (près d'un litre)

du sel et du laurier

des jolis pots en verre

 

Lavez soigneusement les tomates, coupez les plus grosses en quartiers et les plus petites, laissez-les entières.

Là plusieurs choix s'offrent à vous :

  1. Empilez les tomates en quartiers dans un pot, salez et couvrez de vinaigre blanc en ajoutant un peu d'eau. Comme les tomates sont coupées, le vinaigre va les pénétrer et il se peut qu'elles soient trop relevées s'il n'y a que du vinaigre. Ça, c'est vous qui voyez. Ajoutez quelques feuilles de laurier, refermez bien le pot et retournez-le. *Laissez-le comme ça jusqu'au lendemain, ensuite rangez-le dans un endroit sombre pendant 1 bon mois.

  2. Pour les tomates les plus petites, vous avez deux possibilités :

    a. Vous les mettez entières dans le pot et vous remplissez de vinaigre blanc en ajoutant un peu de sel et du laurier. Puis retournez le pot pour faire le vide d'air et faites comme noté ci-dessus*.

    b. Ou vous les piquez à l'aide d'un cure-dent, histoire que le vinaigre pénètre un peu dans le fruit. Ajoutez le sel, le laurier et faites comme indiqué selon l'* ci-dessus.

Si cela vous chante, ajoutez les graines de moutarde ou de coriandre, des branches d'estragon...

 

On se donne rendez-vous dans un mois pour les goûter ?

Vous les servirez comme des cornichons, pour accompager une charcuterie ou une raclette.

 

En plus, ces tomates vertes, c'est l'occasion rêvée de parler du film « beignets de tomates vertes », sorti en 1991, qui raconte une histoire d'amitié entre deux femmes en Alabama, dans les années trente. Ça vous dit quelque chose ? A voir ou à déguster sans modération.

mercredi, 21 octobre 2009

Velouté de courge à l'huile de pépins de courge

 

P1110213.jpgLa Cocotte vous emmène en Styrie. Ça vous dit ?

Vous savez où ça se trouve ?

Doit-elle préciser que cela se trouve au nord de la Carinthie ? Et la Carinthie alors, c'est où ? Ben, en Autriche !

Les habitants de Styrie vouent un culte à la courge sous toutes ses formes et notamment à ses pépins et à l'huile qu'on en extrait.

L'huile de pépins de courge, c'est le sirop-typhon des styriens. Il y a longtemps, on utilisait cette huile pour enrayer le ver solitaire et éliminer le ténia. Elle prévient les caries et soigne les aphtes. Elle est conseillée aux femmes qui allaitent car, dit-on, elle a des effets bénéfiques sur le système nerveux et digestif.

Elle est riche en acides gras essentiels, elle contient des vitamines et des minéraux. Elle est conseillée chez l'homme pour des problèmes de prostate et chez la femme pour des infections urinaires.

Et là, vous vous dites que ça n'a aucun rapport avec des recettes de cuisine !

Et bien détrompez-vous. Les Styriens ont des quantités de recettes à base de cette huile. Ils en mettent partout, dans les soupes, les salades, les viandes...

Et très honnêtement, vous en voyez souvent des Styriens qui se plaignent d'avoir mal ici ou mal là ?

Non ? Alors c'est que ça marche...

Et en plus de toutes ces vertus, l'huile de pépins de courge présente la particularité d'être bonne au niveau gustatif. Un soudain petit goût de noix, de noisettes vous explose dans la bouche dès l'absorption de ce nectar à la couleur pétrôle quelque peu rebutante. Mais faites plaisir à la Cocotte, ne restez pas sur votre première impression et laissez-vous tenter par cette huile miraculeuse.

Voici donc une recette de saison qui fera plaisir tout particulièrement à ceux et celles qui ramassent des potirons dans des fermes au nom paradisiaque et aux autres itou.

Testez-la ! Vous comprendrez alors pourquoi la Cocotte l'a nommée velouté.

P1110733-1.jpgIl vous faut :

un petit potiron

2 carottes

1 pomme de terre

1 oignon

1 cuillère d'huile de tournesol

1 litre de bouillon de légumes

1 briquette de crème liquide

sel et poivre

1 cuillère à soupe de sucre

1 pincée de noix muscade (facultatif)

quelques pépins de courge (facultatif)

des petits croûtons frits dans de l'huile de tournesol (facultatif)

6 cuillères à café d'huile de pépins de courge

 

Découpez le potiron et coupez-le en gros dés. Épluchez les carottes, la pomme de terre et l'oignon et faites-leur subir le même sort que le potiron. Versez votre cuillère d'huile de tournesol dans une marmite et faites revenir les légumes. Arrosez du bouillon de légumes et faites cuire pendant 20 minutes.

Mixez les légumes, ajoutez la crème liquide, le sel, le poivre, la noix muscade et laissez cuire encore un peu.

Au moment de servir, versez une petite cuillère à café d'huile de pépins de courge dans le fond d'une assiette creuse, ajoutez les croûtons et/ou les pépins légèrement grillés puis versez la soupe. Laissez vos hôtes mélanger. Vous allez assister à une mini marée noire dans votre assiette mais celle-là n'est pas dangeureuse.

Après avoir mangé cette soupe, faites comme la Cocotte : Achetez-vous un guide touristique sur l'Autriche et planifiez vos prochaines vacances.

Avec horreur, la Cocotte a découvert que Jorg Haider était né le même jour qu'elle. Pas la même année mais le même jour. Bouh !

lundi, 19 octobre 2009

L'artichaut, mode d'emploi

 

artichaut Cocotte.jpgSamedi dernier, chez leurs p'tits maraîchers habituels, la Cocotte et sa copine bretonne ont trouvé des artichauts. La Cocotte qui aime les artichauts et coller à la saison en a acheté deux, un pour son chéri et un pour elle, en se disant « les mômes n'aiment pas, même s'ils raffolent d'une sauce qui en contient*, donc 2 seulement ». La Bretonne qui aime les artichauts, sa région d'origine et coller itou à la saison en a acheté 5 (un pour son chéri, un pour chacun de leurs enfants et un pour elle) en disant « tout le monde à la maison adore ça».

De retour chez elles, elles ont cuisiné ce légume de la façon la plus commune qui soit et l'ont servi.

Et voici ce qui s'est passé :

Une fois à table, devant la mine plus qu'interrogative de ses 3 p'tits LU nés dans le Nord, la Bretonne s'est finalement rendue compte qu'elle ne leur en avait jamais cuisiné et donc, qu'ils ne savaient pas comment attaquer ce légume vert et feuillu.

Et chez la Cocotte, le chéri, tel un enfant, a dit qu'il n'aimait pas et sur ses 3 p'tits pouchins, un seul a bien voulu y goûter mais après un cours théorique, tout comme chez la Bretonne.

Le téméraire a déclaré de façon lapidaire « ouais, j'vois pô trop l'intérêt du truc » et les 2 artichauts ont fini dans l'assiette de la Cocotte qui aime bien ça et qui n'aime pas gaspiller...

Ah, ces jeunes, faut tout leur expliquer !

Mes chers enfants, la partie comestible de ce légume de la famille des astéracées se nomme capitule.

Sur ce capitule, on commence par arracher les feuilles que les scientifiques appellent pompeusement bractées de l'involucre, on les trempe dans une vinaigrette**, on les porte à la bouche et avec les dents de devant, on râcle la partie basse de l'intérieur de la feuille, celle qui tenait à l'artichaut 2 secondes auparavant. On procède comme ça avec toutes les feuilles qui deviennent de plus en plus fines, jusqu'au moment où l'on arrive à un rond étrange pourvu de poils. Là, la mère des jeunes intervient en retirant ces poils brûlants et on voit alors apparaître le réceptacle floral, appelé vulgairement fond d'artichaut. On le trempe également dans la vinaigrette et on le mange. Enfin on jette la queue qui s'écrase et se divise en poils épais d'une consistance peu ragoûtante.

 

Allez, après le cours de sciences, voici le cours de cuisine. La Cocotte vous livre une recette de crème* d'artichaut, testée et approuvée sur une petite bande de jeunes qui en mangeaient pour la première fois. C'est une crème que vous servirez à l'apéro avec des gressins, des crackers ou des tortillas. Amusez-vous à la faire, non seulement parce que c'est délicieux mais aussi pour voir la mine que les jeunes font quand ils savent ce qu'il y a dedans !

 

Il vous faut

P1070333-1.jpg1 boîte de conserve de fonds d'artichaut ou de cœurs d'artichaut

1 gousse d'ail

du jus de citron (5 cl)

1 poignée de persil plat

deux belles cuillères de crème fraîche épaisse

sel et poivre

 

Égouttez la boîte de fonds d'artichaut et déposez les fonds dans un mixeur.

Ajoutez l'ail, le jus de citron, le persil, la crème, le sel et le poivre et mixez longtemps jusqu'à obtenir une belle crème d'un beau vert tendre. Si c'est trop épais, allongez avec un peu de jus de citron. Mettez au frais et servez au moment de l'apéro.

 

**Faites cuire vos artichauts à la vapeur pendant près d'1 heure dans une marmite ou pendant ¼ d'heure dans une cocotte-minute, à partir de la rotation de la soupape.

Si vous les mangez en vinaigrette, il faut qu'elle soit relevée, échalotes et moutarde seront vraiment les bienvenues.

Enfin, si vous faites des pizzas, les cœurs d'artichauts feront merveille sur l'une d'entre elles.

samedi, 17 octobre 2009

Kougelhopf

 

Ces derniers jours, la fille aînée de la Cocotte, absorbée, plongée, submergée, noyée dans un devoir de philosophie dans lequel il était question de certitude et de liberté, a imploré sa mère de voler à son aide...en vain.

Les très vagues souvenirs de Terminale de la Cocotte n'ont pas suffi à répondre aux sages interrogations de sa petite poulette.

Un dégonflé « C'est seulement maintenant que tu me montres ça ! » a entamé le dialogue. Un poltron « Va demander à ton père* » a très rapidement suivi et un couard, veule et très bas « C'est le boulot de ton prof » a conclu le débat.

La seule chose sur laquelle la Cocotte a été capable d'intervenir a été l'orthographe.

Et si Raymond Queneau dit qu 'elle est plus qu'une mauvaise habitude, que c'est une vanité, Alain lui répond que « l'orthographe est de respect et que c'est une sorte de politesse. »

Non mais !

Au moment précis où sa poulette demandait de l'aide, les préoccupations de la Cocotte étaient bien éloignées de l'idée de vérité, de dogme, de conviction et d'esprit indépendant, autonome ou libre. »

Bien éloignées, oui ! La Cocotte se torturait gentiment l'esprit en se posant la question ô combien existentielle :

« Doit-on toujours avoir une raison valable pour faire de la cuisine alsacienne ? »

Doit-on avoir reçu un livre magnifique de recettes des grands chefs dans les Winstubs ?* Doit-on avoir un chéri parti pour 3 ou 4 jours à Strasbourg ? Doit-on inviter des copains qui connaissent peu ou prou cette cuisine régionale ? Doit-on se souvenir avec émoi des repas marcaires dans des fermes-auberges aux noms difficilement prononçables pour les non-indigènes ? Doit-on rêver de déguster un Gewurztraminer Vendanges tardives ou pire encore, un vin de glace ? Doit-on s'appeler Odile ? Doit-on... ?

La réponse est non et il n'est pas nécessaire de répéter la question.

 

Allez, on s'en va en Alsace avec une recette incontournable de ces « Winstubs ». Ces salles à manger où l'on buvait du vin à l'abri du regard de l'occupant prussien ont lentement ouvert leurs portes aux non-alsaciens. Et des grands chefs étoilés ont parfois transformé leurs restaurants en winstubs proposant de cette façon, une cuisine gastronomique régionale à des prix relativement doux.

kougelhopf.jpgLe Kougelhopf n'est pas la traduction alsacienne de « à vos souhaits » mais signifie « boule qui a levé ». C'est une pâtisserie qui date au moins du XVIIIème siècle. Son moule à cheminée, en terre verissée est décliné à Soufflenheim dans de jolis coloris. On peut en voir de vieux spécimens au musée du pain d'épices et de l'art populaire alsacien.

 

Kougelhopf

Il vous faut :

500 gr de farine

75 gr de sucre

1 pincée de sel

150 gr de beurre

2 oeufs

150 gr de raisins secs

25 cl de lait

½ cube de levure de boulanger

un peu de kirsch (facultatif)

des amandes entières

et un moule à kougelhopf

 

Faites tremper les raisins dans le kirsch. Si vous n'en avez pas, remplacez par un autre alcool ou de l'eau. Dans une petite tasse de lait tiède, délayez la levure.

Faites un puits dans la farine et ajoutez le lait avec la levure. Mélangez un peu et attendez que le mélange double de volume ou fasse des bulles.

Égouttez les raisins et roulez-les dans la farine. Pour cela, enfermez-les dans un sachet-plastique avec quelques cuillères de farine.

Dans le puits, ajoutez le reste de lait, le sel, le sucre, le beurre tout mou et les raisins. Mélangez énergiquement. Ajoutez les oeufs un par un et pétrissez. Encore une fois, si vous avez un robot, laissez-le faire. Il est là pour ça. Il faut que la pâte se détache des parois.

Couvrez-la d'un linge propre et laissez-la une nouvelle fois doubler de volume.

Beurrez très généreusement votre moule à kougelhopf et déposez dans le fond, dans chaque « rainure » une amande entière. Retravaillez un peu a pâte et déposez-la dans le moule.

Couvrez-la à nouveau du linge et laissez-la monter jusqu'au bord du moule. Enfournez dans un four chaud (th. 7) pendant 50 minutes.

a la sortie du four, démoulez votre kougelhopf, laissez-le refroidir sur une grille et saupoudrez-le de sucre-glace.

Accompagnez-le d'un Gewurztraminer aussi frais que les deux vins précédemment cités. Et s'il est Vendanges tardives, ce sera le bonheur.

Le kougelhopf a sa version salée, au lard et aux noix. Si vous la voulez, faites signe à la Cocotte.

* en lien, le livre reçu en cadeau

*C'est d'autant plus poltron que le père de la Poulette s'avère être le chéri de la Cocotte et qu'il est à Strasbourg, si vous avez tout suivi.

jeudi, 15 octobre 2009

Chou-rave Party

 

P1110442-2.jpgVoici un légume psychédélique qui ne vous fera pas entrer en transe mais qu'il est bon de connaître et de reconnaître.

Le chou-rave, également appelé boule de Siam, est de la famille des brassicacées, au même titre que le navet, le cresson, le radis, le rutabaga et tous les autres choux comme le brocoli, le chou de Milan, le vert, le frisé, le blanc, le rouge, le pommé, le cabus, le pointu, le palmier ou encore celui de Bruxelles...

Un chou-rave est constitué d'une boule qui peut être blanche, verte ou violette et de tiges charnues que de belles feuilles surplombent.

Les Anglais, les Allemands, les Russes ou leurs cousins, les Polonais en consomment beaucoup plus que nous.

Et c'est bien dommage ! Franchement ! On peut tout manger dans le chou-rave, la boule blanche, verte ou violette, les tiges et les feuilles. Les feuilles d'un pourpre magnifique sont à consommer comme les épinards.

Alors on fait quoi la prochaine fois qu'on en voit ? On en achète !

Dans les épiceries bio, vous les trouverez à 2 euros le kilo. Qu'on ne vienne pas dire à la Cocotte que c'est cher !

Pour 2 euros, vous les mangerez en salade, en purée, glacés, sautés et même farcis !

Alors faites un effort, nom d'une pipe !

 

P1110449-2.jpgLa Cocotte vous donne deux petites recettes pleines de vitamines (C en l'occurrence) et de couleurs :

1. Salade chou-rave/carottes

300 gr de chou-rave

300 gr de carottes

sel, poivre, vinaigre de pomme ou de cidre et crème liquide

Épluchez et râpez vos légumes et servez-les avec une vinaigrette composée de tous les ingrédients sus-cités. Facile, non ? Et en plus, c'est joyeusement coloré.

 

 

 

 

 

2. Gratin de chou-rave au jambon

700 ou 800 gr de chou-rave

1 grosse tranche de jambon blanc ou un beau fond de jambon coupé en dés

50 gr de beurre

du persil plat haché

3 jaunes d'oeufs

de la crème fraîche liquide

un peu de farine

1 pincée de noix muscade

set et poivre

 

Épluchez le chou-rave et coupez-le en petits dés. Faites-les cuire dans une poêle avec le beurre pendant 10 minutes tout doucement.

Dans un plat à gratin ou à cake, disposez la moitié du chou-rave, ajoutez du persil et du jambon, recouvrez de l'autre moitié du chou-rave.

Faites un mélange d'oeufs, de crème liquide (environ 20 cl), d'une ou deux cuillères de farine, de noix muscade, de sel et de poivre et versez tout ce mélange dans le plat.

Mettez au four th. 6 pendant 30 minutes.

 

C'est, une fois de plus, une recette allemande. Mais c'est une petite pensée pour ceux qui vont fêter les 20 ans de la chute du Mur.

Et c'est pas fini.

 

mardi, 13 octobre 2009

Le 3 M* Cake

 

P1110360-1.jpgSur les conseils d'une dame singulière, la cocotte est allée voir au cinéma un très beau film d'animation, Mary et Max, réalisé par Adam Elliot.

C'est l'histoire de deux personnes effroyablement seules qui entretiennent une correspondance pendant des dizaines d'années de l'Australie vers New-York. Une fillette australienne, Mary, petite, moche, grosse, vivant avec une mère alcoolique, déchire au hasard, dans un bottin, l'adresse d'un New-Yorkais, un juif obèse reclus dans un triste appartement et souffrant du syndrome d'Asperger.

Pendant des années, ils vont s'écrire et mêler leur solitude en s'envoyant à chaque fois des chocolats sous toutes les formes. Et si ces deux personnes en font une consommation effrénée, c'est très certainement à cause de ses vertus d'anti-dépresseur naturel.

Voici la manière, pour la Cocotte, de remercier sa correspondante de lui avoir conseillé d'aller voir ce film. La Cocotte lui envoie la recette d'un gâteau australien. Il n'est pas au chocolat. Non !

Il est à la carotte et aux noisettes. Et faites confiance à la Cocotte, testez ce gâteau, il fait du bien tout simplement. Offrez-en à vos amis, ils apprécieront à coup sûr.

 

Il vous faut

500 gr de carottes râpées finement

250 gr de noisettes décortiquées (des noix de pécan feront aussi l'affaire)

250 gr de farine

une bonne pincée de cannelle

200 gr de raisins secs

300 gr de sucre roux

4 oeufs

2 cuillères de bicarbonate de soude ou baking powder

10 cl d'huile

 

Pour le glaçage :

200 gr de fromage blanc

100 gr de sucre glace

80 gr de beurre

 

P1110391-1.jpgMélangez carottes, noisettes grossièrement écrasées, farine, cannelle, raisins secs, sucre, oeufs, un par un, bicarbonate de soude et huile dans un grand saladier. Mélangez bien.

Déposez ce mélange sur un grand plat (style plaque à pâtisserie) allant au four, protégé d'une feuille de papier sulfurisé.

Faites chauffer pendant 45 minutes, thermostat 180°c.

A la sortie du four, laissez bien refroidir le gâteau.

Puis préparez un mélange fromage blanc, sucre glace et beurre un peu mou en battant vigoureusement ces 3 ingrédients.

Vous pouvez y ajouter le zeste râpé d'une orange.

Répartissez joyeusement tout ça sur le gâteau. Si ça vous chante, utilisez une fourchette pour faire de jolis dessins sur la crème. Mettez au frais pendant au moins deux heures.

Puis dégustez en fermant les yeux. C 'est encore meilleur le lendemain.

*Muriel, Mary et Max

On pourrait préparer un Lamington ou une Pavlova voire un ANZAC biscuit pour faire Australian style mais ce sera pour une prochaine fois.

Si ça vous dit, cliquez sur les photos, elles apparaîtront en grand, rien que pour vos yeux.

dimanche, 11 octobre 2009

Zucca al pesto ou courge-spaghetti au pistou

 

P1110308.jpgA la Saint-Denis, achète une courge-spaghetti.

A la Saint-Firmin, mange-la avec tes copains.

Vous connaissez le dicton. La Cocotte ne vous apprend rien.

Alors qu'est-ce qu'on va manger dimanche ? De la courge-spaghetti.

Une toute petite précision pour ceux (peu nombreux) qui ne connaîtraient pas encore ce légume :

Une courge-spaghetti, c'est une grosse courge de plus de 20 cm de haut, de plus de 10 cm de diamètre, d'un beau jaune-orange, avec des pépins à enlever et qui se transforme en spaghetti après cuisson.

Une courge-spaghetti, c'est un tour de passe-passe culinaire. Mais ici point besoin de baguette magique, non ! Une marmite d'eau bouillante et une cuillère à soupe suffisent à transformer ce gros Zeppelin couleur poussin en cheveux d'ange qui se mangent.

C'est la saison des courges. Le weekend dernier, Marchiennes et ses Cucurbitades les mettait à l'honneur, comme tous les ans et ce, depuis près de 20 ans.

Sur les marchés, en ce moment, vous trouverez sans mal un assortiment de courges, plus bizarres les unes que les autres mais qu'il ne faut pas avoir peur de cuisiner.

Aujourd'hui la Cocotte vous propose de cuisiner votre courge version pistou.

Ça vous dit ?

Allora Andiamo !

 

P1110339-1.jpgIl vous faut :

1 courge-spaghetti

½ bouquet de basilic

½ bouquet de persil

1 gousse d'ail

de l'huile d'olive

des tomates séchées (à l'huile) coupées en lanières

sel, poivre et parmesan

 

P1110356-1.jpgFaites bouillir une marmite d'eau salée. Coupez dans la longueur votre courge, enlevez les pépins. Et plongez-y les deux parties quand l'eau bout. Laissez cuire une bonne vingtaine de minutes. La lame d'un couteau doit passer sans résistance à travers la pulpe.

Quand cela vous semble cuit, videz l'eau de la marmite et avec des maniques, sortez vos deux moitiés de courge.

Raclez l'intérieur de ces moitiés avec une cuillère à soupe.

Et c'est là, l'instant magique ! Devant vos yeux ébahis, la transformation s'opère. Votre chrysalide devient plat de pâtes. Emu(e), vous criez au génie et appelez toute la famille pour assister à ce miracle de la nature.

Une fois passée l'émotion, faites chauffer un peu d'huile dans une poêle et faites revenir vos spaghetti de légumes, à feu doux pendant 10/12 minutes. Salez et poivrez.

Pendant ce temps, passez persil, ail et basilic au mixeur avec u peu d'huile d'olive et ajoutez ce mélange dans la poêle. Mélangez ! C'est prêt !

Servez vos spaghetti en les accompagnant de parmesan et de lanières de tomates séchées.

Un p'tit conseil, ce n'est qu'un légume alors vous pouvez l'accompagner d'un peu de semoule ou de riz. Parce que c'est pas ça tout seul qui va nourrir son homme !

vendredi, 09 octobre 2009

Pêche et pomme mêlées

pêches 2.jpg- Mon père, j'ai pêché.

- Ce n'est pas bien mon enfant. Qu'avez-vous donc fait ?

- J'ai fait la cuisine, j'ai fait une compote de pommes et de pêches sanguines à se damner.

- Bah, vous réciterez trois Ave Maria et vous m'en amènerez un peu, en cachette. Faute avouée est à demi pardonnée.

 

Avez-vous déjà goûté ces pêches sanguines ?

Ayant reçu en cadeau quelques-unes de ces merveilles et des pommes par dizaines, la Cocotte les a cuisinées toutes les deux, le côté doux et moelleux de la pêche s'alliant subtilement au croquant de la pomme. Un goût d'Eden.

Ces pêches, appelées également pêches de vigne poussent un peu partout en France et se récoltent jusque fin-septembre.

Petites, d'un aspect peu amène, parfois jaunes à l'extérieur, quand on les ouvre, elles sont d'un rouge profond et intense. On dirait des quetsches de velours. Si vous en voyez sur l'étal de votre maraîcher, achetez-en.

 

Allez, mes ouailles, la Cocotte vous donne sa recette.

 

la mela1.jpgIl vous faut

500 gr de pêches

500 gr de pommes à compote

3 ou 4 cuillères de cassonade

quelques cerneaux de noix de pécan cassés (facultatif)

quelques raisins de Corinthe

50 de poudre d'amande

Et pour les manger : un peu de crème liquide

 

 

Lavez les pêches sans les peler, ouvrez-les en deux et enlevez le noyau.

Faites-les cuire à feu doux dans une casserole en ajoutant le sucre, les raisins et la poudre d'amande. Laissez cuire pendant 8 à 10 minutes.

Épluchez les pommes et coupez-les en quartiers. 2 ou 3 minutes avant la fin de la cuisson, ajoutez la pomme aux pêches.

Servez cette compote encore tiède avec un peu de crème liquide et les noix cassées par dessus.

Oliviers Elise Fontaine.jpgAvant de terminer, la Cocotte profite de cet article pour vous parler d'un petit livre dans lequel elle a trouvé une recette qui a l'air savoureux.

Ce livre s'appelle sobrement "Oliviers", il est écrit par Elise Fontaine. Et la recette, ce sont tout simplement des pêches sanguines rôties à l'huile d'olive.

Faites bouillir un litre d'eau, plongez-y les pêches pendant quelques secondes. Passez-les dans un bain d'eau froide et de glaçons. Épluchez-les puis déposez-les sur un plat allant au four. Versez dessus un filet de jus de citron et d'huile d'olive. Faites cuire pendant 20 minutes th. 6 ou 180°c.

A la sortie, ajoutez encore une fois un filet d'huile d'olive. Et c'est tout. Ça a l'air bon, non ?

Allez en paix !

La photo de la pomme vient de mon amie, Flo. Elle a l'oeil pour voir des choses... oh, la, la ! Merci ma belle !

mercredi, 07 octobre 2009

Céleri et poireaux, un pain et un pâté

vieux1.jpgDernièrement, une des fidèles abonné(e)s à ce blog a rangé son grenier et s'est débarrassé d'une collection complète ou presque de « La bonne cuisine à la portée de tous », une revue bimensuelle datant des années 60.

Mais avant de s'en débarrasser, elle en a offert quelques exemplaires à la Cocotte. Elle lui a dit « Tu vas voir, des plats en forme de coquillages qui débordent de mayonnaise, y'en a des tas !»

Vous souvenez-vous, chez vos grands-mères, de ces petits plats dans lesquels on mettait une énorme feuille de salade, une tranche de saumon rose, de la macédoine à la mayonnaise, une grosse cuillère de  mayonnaise par dessus parce qu'il n'y en a pas assez et pour couronner le tout, une tomate découpée en rose ?

Pouark ! C'était moche et indigeste.

L'autre jour, la Cocotte s'est penchée sur la revue et a passé un bon moment.

Les photos, la mise en page, les recettes, les textes, tout est vieillot, passé, dépassé.

La façon de cuisiner aussi ! Le beurre, l'huile, la crème, la gelée, le sucre, le lait concentré sucré... C'est affolant.

Affolante aussi, la façon de s'exprimer !

Un des exemplaires faisait sa « une » sur le couscous « plat national d'Afrique du Nord » ! Connaissiez-vous ce pays qui s'étend de Tanger à Sfax? Le colonialisme n'était pas loin ! Pouark !

On pouvait lire également un dossier « Ce soir recevez à la Scandinave ».

Pour 12 personnes, il ne fallait pas moins qu'un jambon de 4 kg, 250 gr de chapelure, 2 kg de pommes et 1 kg de pruneaux !

Rendez-vous compte ! Pour un dîner !

Et le dessert, c'était du riz à la crème, il en fallait 400 gr, 1 boîte de lait concentré sucré, 100 gr de crème fraîche, 75 gr de fruits confits, autant de raisins de Corinthe, 2 œufs, 1 bouteille de sirop de fruits rouges et enfin, une boîte de cerises confites, la recette insistait sur une petite boîte.

Après ça, comme dirait la mère de la Cocotte, on peut aller se coucher sans souper !

Sur une autre page, il y avait une recette de civet de porc à cuisiner avec 1 dl de sang de porc. Vous vous imaginez demander à votre boucher du sang de porc ! Pouark !

C'était il y a 40 ans. Les habitudes changent vite.

La Cocotte a quand même relevé deux ou trois recettes de légumes qu'elle a remaniées pour vous et que vous apprécierez certainement.

Nous sommes depuis une dizaine d'années dans une période où l'on doit manger des fruits et des légumes le plus possible. Autres temps, autres moeurs !

 

Alors les voici pour vous :

poireau cocotte.jpgPour faire un pain de céleri. Déjà quand on entend le mot pain, on imagine un truc lourd, non ?

Préférons-lui le mot flan ou far ou quiche...

Il vous faut

1 boule de céleri

400 gr de pommes de terre

3 œufs

2 cuillères à soupe de crème fraîche

sel et poivre

du coulis de tomates

 

Épluchez le céleri et les pommes de terre. Coupez-les en morceaux et faites-les cuire dans l'eau bouillante pendant quelque 30 minutes. Vous pouvez ajouter les pommes de terre en cours de cuisson.

Passez-les au presse-purée. Mélangez en omelette les œufs et la crème, salez, poivrez et ajoutez tout ça aux légumes. Versez la préparation dans un moule à cake en silicone et passez à four chaud (180°c) pendant 30 minutes. Servez ce « pain » en l'accompagnant de coulis de tomates chaud.

 

Puis une recette que la Cocotte dédie à une spécialiste du pâté Hénaff, amoureuse invétérée de ce légume long, blanc et vert :

un pâté de poireaux

Un pâté de poireaux, rien que ça ! Ça donne envie, hein ?

Et bien, goutez-le et on en reparle après !

 

Il vous faut

10 blancs de poireaux

3 œufs

un peu de mie de pain trempée dans du lait

100 gr de gruyère râpé

sel, poivre et thym

 

Lavez les poireaux et coupez-les en petits tronçons. Faites-les cuire dans de l'eau bouillante pendant 30 minutes avec une belle branchette de thym.. Il faut que les poireaux soient fondants.

Passez-les au mixeur. Battez-les œufs en omelette et ajoutez-leur le fromage râpé. Salez, poivrez.

Versez cette préparation dans un moule à cake en silicone et faites cuire pendant 30 minutes à 170°c/180°c.

Accompagnez ce plat d'une bonne salade. Encore un légume ! Et pourquoi pas, d'une côte de porc ou d'un beefsteak ?

Merci Marie-Annick !

Si vous voulez voir les photos en grand format, cliquez dessus !

Waouh, c'est magique !

lundi, 05 octobre 2009

Des lahmacuns

 

P1110108.JPGMarre des pizzas ? Pas peur de l'inconnu ? Envie d'autre chose ?

Allez, la Cocotte vous emmène en ce lundi sur le détroit du Bosphore et va vous apprendre à faire des Lahmacuns.

Autrement dit, elle vous emmène à Istanbul faire des pizzas turques.

Avant de nous lancer dans la réalisation de a recette, voici par une petite leçon de prononciation.

Histoire de briller en société et de gagner un camembert au Trivial Pursuit...

Si on prononce tel que c'est écrit, ça ne va pas le faire.

Non, on ne prononce pas lamaquin, ni lamakounn, ni lamakunn. Les Turcs risqueraient fort de se moquer de vous.

Non, M'sieurs, Dames, on prononce Lamadjounn. Ce mot se compose de trois parties : Lahm am Dschun. Le turc de la Cocotte est probablement aussi approximatif que le vôtre mais elle vous dira que cela signifie viande sur de la pâte.

De toute évidence, le Turc est quelqu'un de fort pratique, il appelle un chat un chat et de la viande sur de la pâte un lahmacun.

Sans doute serez-vous très heureux d'apprendre que ce sont les Assyriens qui ont inventé cette pizza au IIème siècle avant Jésus Christ. Des marchands grecs ont eu alors la bonne idée de leur piquer la recette. Allez, on va dire que c'est un plat connu dans tout le Proche Orient et que chacun apporte sa petite touche.

Vous aussi, vous apporterez la vôtre.

Faites une pâte à pizza toute bête, comme vous avez l'habitude de la faire.

La Cocotte utilise un bloc de levure de boulanger, 500 gr de farine, 1 cuillère d'huile d'olive et de l'eau tiède (20 cl environ)

Elle met tout dans son robot prénommé Robert. Et elle laisse Robert faire tout le boulot. Il pétrit pendant 5 minutes jusqu'à obtenir une belle boule, qui ne colle pas.

Ensuite elle laisse gonfler la pâte pendant une heure dans un endroit chaud. Au bout de ce temps, la pâte peut être séparer en 6 ou 7 boules de poids égal.

La Cocotte étale le plus finement possible chacune de ces boules et les dépose sur du papier sulfurisé. Pour 6 boules, il faut 6 feuilles, pour 7 boules, il faut 7 feuilles, etc...

P1050678.JPGEnsuite il vous faut :

300 gr de viande hachée de bœuf ou de mouton

du coulis de tomates

2 gousses d'ail ciselé

1 oignon coupé en fines rondelles

1 cuillère à café de paprika, de cumin en poudre, de sumac et 1 pincée de poivre

du sel

un peu d'huile d'olive

Vous mélangez tous ces ingrédients et vous en tartinez généreusement chaque rond de pâte. Faites-les cuire dans un four chaud, 200/220°c pendant une dizaine de minutes.

Décorez-les à la sortie du four de feuilles de persil plat et d'un filet de jus de citron. Roulez la pizza et dévorez-la comme ça. Vous pouvez aussi la manger à plat, comme ça, comme sur la photo ci-dessus avec des rondelles de tomates en prime.

Si vous voulez faire comme la Cocotte, vous pouvez, avant de la faire cuire, y mettre des poivrons coupés en fines rondelles et un peu de fromage type mozzarella.

Servez vos lahmacuns accompagnées de cacik*. C'est le « baht »! Ca veut dire bonheur en turc.

*Cacik, c'est le tzatziki turc.

 

 

 

samedi, 03 octobre 2009

Variation sur le thème de la pomme de terre

 

P1100855-1.jpgLundi, des patates ! Mardi, des patates ! Mercredi, des patates aussi ! Jeudi, des patates ! Vendredi, des patates ! Samedi, des patates aussi !Tous les jours, des patates !

La pomme de terre, c'est le Légume de crise*, par excellence.

Et en temps de crise, il faut avoir des idées à défaut d'autre chose.

Alors voici deux petites recettes simples et délicieuses, deux idées de recettes, qui vont vous prendre 2 minutes chrono à réaliser. C'est le weekend et la cocotte a pitié des gens qui bossent.

Quand vous aurez fini de manger, vous pourrez vous vautrer dans le canapé et jouer les « coach potatoes ». Vous voyez ce que je veux dire ? Littéralement pommes de terre de canapé, c'est le surnom donné aux jeunes américains qui ne bougent pas de leur fauteuil et qui mangent des chips.

Mais vous, vous n'êtes pas comme ça. Vous, vous avez mérité de vous reposer, c'est le weekend !

En prime voici pour vous un petit moment de culture : Sachez que Pomme de Terre, c'est le nom de deux rivières qui coulent aux États-Unis, l'une dans l'état du Minnesota et l'autre dans le Missouri.

Les randonneurs qui vont se balader le long de ces rivières suivent le cours de la pomme de terre. C'est beau, non ?

Allez, la Cocotte vous propose des pommes de terre à la Comtoise ou des pommes de terre à la paresseuse.

Vous allez choisir laquelle ?

 

Pommes de terre à la Comtoise

Il vous faut

1 kg de pommes de terre

50 gr de beurre

200 gr de Comté

1 oeuf

15 cl de lait

 

Épluchez les pommes de terre, coupez-les en rondelles de 5 mm. Faites fondre le beurre dans une poêle et ajoutez les pommes de terre. Faites revenir quelques instants puis couvrez. L'idéal, c'est d'utiliser une grande poêle à paella. Ça cuit beaucoup plus vite car la surface est bien plus large.

Laissez cuire une dizaine de minutes.

Au bout de ce temps, râpez le Comté, battez l'œuf et mélangez-le au lait.

Saupoudrez vos pommes de terre de fromage et terminez par le mélange œuf/lait.

Salez et poivrez. Couvrez et laissez cuire encore pendant 20 minutes à feu doux. La lame du couteau doit passer facilement à travers les rondelles de pommes de terre.

Pour aller avec le Comté, accompagnez vos pommes de terre d'une bonne saucisse de Morteau et d'une belle salade bien relevée.

Facile, non ?

Vous pouvez remplacer le Comté par du Maroilles. De cette façon, ce plat accompagnera à merveille des carbonades.

 

P1110199. 1 .jpgPommes de terre à la paresseuse

Il vous faut

1 kg de pommes de terre

2 ou 3 branches de romarin

1 belle pincée de marjolaine

1 cuillère de paprika

huile d'olive

sel et poivre

 

Lavez vos pommes de terre sans les éplucher, essuyez-les bien. Coupez-les en six quartiers.

Déposez-les dans un plat allant au four, arrosez-les d'huile mais pas trop. Saupoudrez de paprika, de marjolaine, salez et poivrez. Ensuite mélangez tout ça à la main, c'est bien mieux.

Terminez en déposant vos branches de romarin.

Passez au four à 180°c pendant près d'une heure. Les quartiers sont délicieusement rouges et croustillants.

Connaissant certains des fidèles abonnés de ce blog, je sais qu'ils vont en faire tous les weekends.

Mais ça marche aussi la semaine. Pas de problème !

 

*C'est la crise donc les gens mangent des patates. C'est la crise et Didier Super va la fêter avec ses copains à l'Aeronef, au profit des restos du coeur. Quand vous aurez fini vos patates et que vous aurez fini votre sieste dans le canapé, allez donc lui faire coucou. Voilà une bonne idée de sortie.

jeudi, 01 octobre 2009

Slaouia en tajine

slaouia Cocotte.jpgUn truc bizarre sur un étal, la cocotte le repère tout de suite. Et après, que fait-elle ? Elle prend quelques renseignements, son nom, sa provenance, son utilisation... Les bases, quoi.

Et après ? Elle l'achète.

Or donc, jeudi dernier, sur le marché, elle repère une chose longue et courbée, vert tendre, un peu poilue sur le bout, avec une petite queue qui dépasse.

Sans aucune ellipse, elle demande au vendeur pas long ni courbé mais blanc « C'est quoi ? »

Et le vendeur bien blanc lui répond : « C'est de la slaouia ! Ils mettent ça dans le couscous !»

Réponse pour le coup, très elliptique, non ?

Qui se cache derrière ce pronom ?

La Cocotte regarde à sa droite, à sa gauche, se retourne mais ne voit personne.

« Ils » font peut-être partie d'une secte, la secte des gens qui mettent des slaoui dans le couscous.

Mais combien sont-ils ? Avancent-ils masqués ? David Vincent les connaît-ils ?

Allez, laissons ce sot et concentrons-nous sur la slaouia.

La slaouia, pl. Slaoui, est une espèce de courge originaire des pays du Maghreb. On dit aussi courgette slaouia.

C'est donc un légume qu'on peut effectivement mettre dans le couscous. On peut aussi le préparer en tajine. Apparemment, ses parents l'ont bien élevé puisqu'il se tient mieux à la cuisson que la courgette. Et il a un subtil goût d'artichaut.

La Cocotte ne peut vous dire que ça. Quand se récolte-t-il ? Ne se mange-t-il que salé ? Aime-t-il les films de gladiateurs ?

Si vous avez une réponse à ces questions, ne laissez pas la Cocotte dans l'ignorance.

Tout ce qu'elle a trouvé se résume en trois points :

  1. la slaouia s'épluche

  2. la slaouia s'évide

  3. la slaouia se coupe en tronçons

Ça fait schmilblick, hein ?

 

slaouia2 Cocotte.jpgDonc pour préparer votre tajine, il vous faut

1 slaouia

500 gr de viande de boeuf hachée

1 belle pincée de gingembre, 1 de cumin, 1 de curcuma, 1 de paprika

1 oignon émincé

1 gousse d'ail

1 demi-bouquet de coriandre

1 boîte de tomates pelées

des feuilles de menthe (facultatif en fin de cuisson)

 

 

 

Epluchez la slaouia, coupez-la en deux dans la longueur, évidez le centre pour enlever les pépins et coupez chaque partie en tronçon de 2 cm.

Dans un tajine, faites chauffer de l'huile d'olive, ajoutez le bœuf, faites dorer quelques instants.

Puis ajoutez les épices, l'oignon, l'ail ciselé, les tronçons de slaouia et les tomates. Salez et poivrez et laissez cuire à feu doux pendant 45 minutes. Vous pouvez verser un peu d'eau si nécessaire. Il faut que la lame d'un couteau passe sans trop de résistance à travers la slaouia.

Vous pouvez parfumer votre plat de quelques feuilles de menthe.

Et c'est tout !

C'est bon et c'est plaisir !