mercredi, 31 mars 2010
Hareng hvit-hvit
Seriez-vous capable de citer, là comme ça, une recette de cuisine norvégienne ?
Non, pas l'omelette, elle n'a de norvégien que le nom ! Autre chose, s'il vous plaît ? Non ?
C'est difficile, n'est-ce pas ?
Et pourquoi ? Parce que la contribution de la Norvège au patrimoine gastronomique mondial est nulle ! Qui a goûté leur fromage au caramel ne viendra pas contredire la Cocotte.
Dans ce pays, tout est congelé. Les côtes de porc font 1 cm d'épaisseur et sont désespérément et uniformément plates. Les légumes, on n'en voit pas ! Et les poissons, ils sont comme les côtes de porc, tristes, tristes ! Qui plus est, les prix sont prohibitifs.
Deux hamburgers, un litre de jus de fruit et un paquet de chips et votre budget-vacances explose en une seule fois !
Mais si vous mettez de côté ces considérations culinaires et que vous vous rendez là-bas, vous allez voir un des plus beaux pays du monde ! La mer, les fjords, les glaciers, les paysages sont à tomber.
La fille de la Cocotte a pu le constater cet été en allant y travailler. Et pour le baccalauréat cette année, elle s'est inscrite à une épreuve facultative de norvégien. Pendant 3 mois, à l'aide d'une méthode Assimil, elle a appris les rudiments de cette langue aussi déconcertante que sa cuisine. A l'heure du petit déjeuner, elle partageait avec nous ce qu'elle avait appris la veille : J'aime le fromage, peux-tu fermer la porte d'entrée ?, l'instinct primitif prend le dessus. Et maintenant si vous lui dites « Vi bestilte laksesmorbrod og ol », elle sait aussitôt que vous avez commandé des canapés au saumon et de la bière !
Dernièrement elle a passé cette épreuve dans son lycée, dans une salle transformée en véritable tour de Babel. Autour d'elle, on planchait berbère riffin ou schleuh, malgache, albanais, peuhl ou bambara... Dans quelques semaines, on saura si elle a réussi à traduire le texte de Jostein Gaarder.
Et si elle cartonne, la Cocotte pourra lui dire : « Du er den 'peneste, den 'deiligste, den 'flinkeste !**
Aujourd'hui la Cocotte vous propose de cuisiner un poisson qui se déplace en bancs dans la mer de Norvège, le hareng, accompagné de légumes blancs (hvit) pour rappeler les paysages d'hiver de là-bas. Un hiver qui dure au moins 10 mois, d'après certains expatriés proches de la Cocotte.
Il vous faut :
Pour 4 personnes
4 harengs fumés
du lait
4 endives
1 morceau de sucre
2 cuillères de moutarde
du thym
1 boule de céleri
1 noix de beurre
un peu de fromage blanc
Faites tremper vos harengs dans du lait, dans une casserole pendant 2 heures. Au bout de ce temps, faites-les chauffer à feu doux dans le lait de trempage pendant 15 minutes.
Dans une poêle, faites fondre un peu de beurre, ajoutez le sucre, la moutarde et le thym. Allongez avec un peu de lait. Enlevez les premières feuilles et le « trognon » des endives et déposez-les sur la sauce. Faites cuire à feu moyen pendant 15 minutes.
Épluchez la boule de céleri, coupez-la en morceaux et mettez-les à cuire dans une casserole en les couvrant d'eau. Quand la lame d'un couteau passe à travers les morceaux, c'est cuit. Passez ces morceaux au mixeur pour en faire une purée en y ajoutant un peu de beurre et de fromage blanc.
Dressez sur une assiette ces trois ingrédients tirant vers le blanc.
*hvit : blanc
**Tu es la plus belle, la plus délicieuse, la plus intelligente !
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vendredi, 15 janvier 2010
Chicon chinois
Il ne faut pas grand-chose parfois pour redonner un peu de pimpant à un plat éculé. Sur le principe du Mix-and-Match, voici une recette réalisée en 10 mn, une recette qui vous attirera les « Oh, mais tu as passé trois heures pour faire ça !» des cuisinières novices qu'un rien épate, une recette que vous déclinerez à l'envi parce que vous le valez bien, une recette « l'air de rien, ni vu ni connu, j't'embrouille » qui fera aimer les endives à vos chères têtes blondes ou brunes ou rousses...
Bref une recette toute simple et délicieuse.
On commence par choisir ses endives sur le marché. Il vous faut, en fait, des endivettes. Vous savez ? Ces petites endives pas franchement calibrées qu'un maraîcher trop consciencieux jetterait, des endives qui seraient peut-être un détail pour lui mais pour vous qui veulent dire beaucoup...
Or donc, on va chez son maraîcher préféré, on achète une dizaine d'endivettes. Ensuite on passe chez le chinois du coin, on fait le plein de feuilles de riz pour faire des nems. Puis on fait un passage chez le fromager et on se choisit un bon quart Maroilles, un p'tit Maroilles un peu mou-mou mais pas trop et on revient dans sa pagode et hop, on va se faire la version mandarine du chicon-gratin.
Si vous êtes des fidèles de ce blog, vous savez déjà qu'il faut un instrument essentiel au roulage des nems. Si vous ne l'êtes pas, notez donc sur votre liste de courses « achetez une vieille housse de traversin ou un vieux drap ». Et abonnez-vous à ce blog. La Cocotte ne sera pas obligée de tout répéter, non mais !
Il vous faut :
pour 2 nems par personne
(2 nems pour un plat unique, 1 nem pour une entrée)
Autant de feuilles de riz (assez grandes) et de fines tranches de lard que d'endivettes
1 peu de beurre
1 branchette de thym
sel et poivre
1 quart Maroilles
1 bonne cuillère de crème fraîche
1 peu d'huile
Préchauffez votre four à 180°c.
Enlevez délicatement au couteau la « base dure » de chaque endivette, c'est là que réside l'amertume de ce légume.
Enlevez également les premières feuilles un peu fanées, si feuilles fanées il y a et coupez l'extrême bout vert, si bout vert il y a !
Faites fondre une petite noix de beurre dans une sauteuse et déposez délicatement les endives. Faites chauffer doucement en ajoutant un peu d'eau pour ne pas les brûler, du thym et un morceau de sucre (ça enlève aussi l'amertume). Salez et poivrez. Retournez tout aussi délicatement les légumes et laissez cuire à couvert 5 minutes, pas plus.
Dans une assiette creuse, versez de l'eau tiède, voire chaude et un peu de sucre en poudre.
Etalez votre vieux drap ou housse de traversin, passez quelques secondes une feuille de riz dans cette eau et déposez-la sur le drap.
Déposez dans le bas une tranche de lard, par dessus ajoutez une endivette. Rabattez le bas de la galette sur cet appareil, puis rabattez les côtés et roulez votre nem tout simplement, en serrant bien.
Déposez-le sur une plaque légèrement huilée. Refaites la même opération jusqu'à épuisement des stocks.
Faites cuire pendant une quinzaine de minutes vos superbes nems. Laissez-les dorer, ce sera parfait.
Pendant ce temps, détaillez votre Maroilles et faites-le fondre dans une petite casserole en lui ajoutant un peu de crème fraîche pour faciliter la fonte. Poivrez et, si vous êtes du genre à ajouter du paprika, laissez-vous aller. Ajoutez-en une pincée.
Servez vos nems accompagnés d'une petite saucière de Maroilles. Deux choix s'offrent à vous :
Soit vous recouvrez vos nems de cette sauce, soit vous trempez façon dips vos nems dans la sauce.
Dans les 2 cas, vous allez vous régaler. Faites confiance à la Cocotte.
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dimanche, 15 novembre 2009
Je t'aime, moi non plus !
Chiffonnade d'endives aux spéculoos
Êtes-vous comme la Cocotte ? Y a-t-il des aliments que vous détestiez quand vous étiez petit et que vous aimez maintenant ?
Si la Cocotte devait faire une liste, les poireaux et les endives arriveraient tout en haut !
Bourk, bourk, bourk ! C'était le mot qui revenait le plus souvent quand sa mère déposait l'un ou l'autre de ces légumes sur la table. Mais la mère de la Cocotte n'obligeait pas ses enfants à les manger. Ce n'est pas comme sa grand-mère ! Elle, elle obligeait tous ses petits-enfants à manger des trucs qu'ils n'aimaient pas en accompagnant l'action d'une comptine cucu-gnangnan qui disait « On en mange quand même et jusqu'à ce qu'on aime ! » Horrible souvenir pour la Cocotte ! Surtout quand elle voyait son grand-père chipoter dans son assiette et mettre de côté ce qu'il n'aimait pas ! Non mais, même pas capable de donner l'exemple !
La Cocotte a grandi et a appris à aimer certaines choses. Elle pense que quand on est petit, il y a des aliments qu'on ne peut pas apprécier.
Désormais la Cocotte a des enfants, elle s'efforce de faire une nourriture variée et équilibrée et s'arrange pour qu'ils aiment. Il faut donc redoubler d'ingéniosité pour faire passer poireaux, endives et autres trucs immangeables...
Ces jours-ci, la Cocotte s'est retrouvée avec à peu près 25 kilos d'endives offertes par sa belle-mère. Décidément, c'est une histoire de famille aujourd'hui ! Elle a essayé d'en refourguer à une copine. « Bonjour Copine, je viens t'offrir des endives » et la copine lui a répondu « Désolée, Copine, ici personne n'aime ! »
Elle a donc dû se résoudre à les cuisiner. Au bout de la troisième salade, ses petits en ont eu marre. Elle les a cuisinées...les endives pas les enfants, elle les a cuisinées tout simplement à l'étouffée et elle a ajouté un p'tit truc. Un p'tit truc « ni vu, ni connu, j't'embrouille » et hop, c'est passé ! Ils n'y ont vu que du feu et en ont même réclamé !
Vous le voulez ce p'tit truc ?
Allez, si vous aussi, vous avez 10 ou 15 ou 25 kilos d'endives sur les bras ou seulement 1 kilo, faites comme la Cocotte vous dit.
Il vous faut
1 kg d'endives
1 belle noix de beurre
1 gousse d'ail
quelques spéculoos
1 branchette de thym
sel, poivre
1 peu d'eau
Enlevez les premières feuilles des endives. Coupez le haut de chaque endive et « étrognonnez-les ».
C'est-à-dire que vous allez enlever le cœur de l'endive, c'est une partie dure et pas terrible.
Faites fondre du beurre dans une casserole, ajoutez vos endives coupées en tronçons.
Mélangez, ajoutez le thym sans la branchette, l'ail, le sel et le poivre et émiettez deux ou trois spéculoos sur tout ça. Mélangez bien. Au besoin, pendant la cuisson, ajoutez de l'eau. La farine contenue dans le biscuit et l'eau font vous faire une petite sauce liée, déicieusement parfumée et ce petit goût sucre-cannelle va enlever l'amertume de ce légume.
Hop, comme ça, ni vu, ni connu, j't'embrouille !
Servez vos endives, sans rien dire, accompagnées d'une belle côte de porc et d'une salade de betteraves. Et ça vous fait un bon p'tit plat du Nord ! Hein ?
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