lundi, 18 février 2013
Doubeurre au gratin
Samedi une amie entendait sur le marché des petites dames aux cheveux gris discuter devant le stand de leur boucher préféré :
« Oui, les gens disent qu’ils n’ont pas le temps de se préparer de bons petits plats mais ils ont bien le temps d’utiliser leur téléphone. Ils l’ont toujours à la main, leur téléphone. Pour ça ils ont le temps. »
Et oui, mes p’tites dames, ce qui nous fout en l’air, c’est ce rapport temps-cheval.
On n’a pas le temps de faire ses courses, on n’a pas le temps de choisir ses produits, on n’a pas le temps de se préparer un petit plat, on n’a pas le temps d’allumer son four.
Du coup, tout doit se faire avec un chrono dans les mains. On achète vite, sans regarder de près, des produits dont la qualité et la provenance sont parfois, souvent, voire très souvent, très suspectes. Plus de temps pour déambuler dans les allées d’un marché, plus le temps de discuter avec la fromagère qui vous contera l’histoire de son Comté, 18 mois d’affinage.
Plus le temps de soupeser le chou vert ou le chou rouge d’où s’écoule encore la rosée du matin du maraîcher qui est toujours là au rendez-vous, qu’il neige, qu’il vente, qu’il pleuve, par tous les temps. Plus le temps de constater que les fèves, c’est pas encore pour maintenant, il faudra attendre un peu.
Plus le temps d’admirer les poissons péchés de la veille et d’écouter les p’tites recettes du poissonnier.
Plus le temps d’aller boire un p’tit café au troquet du coin avec le boucher au tablier maculé de sang de vrai bœuf.
Plus le temps de rien ! Juste le temps de déballer une brique gelée, lissée mécaniquement, recouverte d’un fromage dont le lait sort d’une vache qui n’a jamais foulé une terre boueuse ni mangé de foin.
Juste le temps de faire cuire cette brique au micro-ondes, ça va plus vite.
Et quand on amène son plat à table, on fait comme on nous l’a bien appris dans la pub, on déclare : « C’est moi qui l’ai fait ».
Et du coup, par manque de temps, on se retrouve à manger du cheval.
Pourquoi ? Tout simplement parce que le temps c’est de l’argent.
Parce que les industriels de la malbouffe, les chronométreurs de merde en boîte l’ont bien compris et iront toujours chercher leurs produits au moins cher.
Qu’importe le goût, pourvu qu’on ait les sous.
En Roumanie on se retrouve avec plein de viande de cheval sur les bras ? Et si on en mettait dans des lasagnes censément au bœuf ? De toute façon, si les consommateurs n’ont pas le temps de se préparer des petits plats, ils ont encore moins le temps de lire les étiquettes…
C’est le rapport cheval-temps. La boucle est bouclée.
Et sur notre téléphone, on s’enverra des images d’une boîte de surgelés qui gagne le tiercé, les photos-montage d’un cheval avec un corps de bœuf, des couvertures de livres aux titres tronqués avec des jeux de mots plus lourds les uns que les autres. Et on cliquera sur « J’aime » parce qu’on a bien le temps de rire un peu… Merde, quoi !
La recette de doubeurre au gratin
Remplacez le cottage cheese par du fromage bleu, ça fait joli dans le plat et ça renforce le goût. Et s’il vous reste de la courge butternut, goûtez-la crue. Croyez-moi, c’est délicieux.
Pour 6 personnes
Ingrédients : 3 belles pommes de terre Bintje, le même poids en carottes, le même poids en courge butternut (doubeurre), 100 g de cottage cheese, 200 ml de lait, ail, piment en poudre, poivre blanc et sel.
Préparation : 10 mn – Cuisson : 1 h – Coût : * - Difficulté : * - Ustensile : mandoline, plat à gratin
Préchauffez le four à 180°c. Epluchez pommes de terre, carottes et courge Butternut. Avec la mandoline, coupez très finement les trois légumes en fines rondelles. Si vous n’avez pas de mandoline, faites-le de façon très régulière avec un couteau bien aiguisé. Pelez une gousse d’ail et frottez le fond du plat à gratin avec. Versez un peu de lait dans le fond du plat et déposez vos légumes en couches successives. Salez et poivrez légèrement à chaque couche. Dans un bol mélangez le reste du lait et le cottage cheese. Versez sur toute la préparation puis saupoudrez d’un peu de piment et mettez votre plat au four. Quand le dessus des légumes est bien gratiné et que les légumes se laissent facilement transpercer avec la lame d’un couteau, arrêtez la cuisson. Comptez une bonne heure pour en arriver là.
18.02.2013
Publié dans Cuisine, La Voix du Nord, Légumes, légumes secs | Tags : doubeurre au gratin, doubeurre, courge butternut, butternut, pommes de terre, carottes | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook |
lundi, 21 novembre 2011
Butternut sauté
Fine, fondante, musquée, crue, cuite, râpée, veloutée, frite, confite, avec un petit goût de beurre, jaune pâle à l’extérieur, jaune-oranger à l’intérieur, la Cocotte ne vous apprendra rien en vous disant qu’on parle de la Cucurbita Moschata Duch, beaucoup plus connue sous le nom de butternut. N'est-ce pas ?
Bien évidemment tout le monde sait ce qu’est cette courge dont les américains raffolent et consomment tous les quatrièmes jeudi de tous les mois de novembre depuis la proclamation du « Thanksgiving day » par George Washington.
Les habitants des États Unis disent merci à Dieu, ou au tout début de leur arrivée sur ce continent, aux Indiens, pour les moissons, les récoltes… C’est une fête familiale où la dinde est de mise au même titre que la purée de butternut.
Comme on peut tout faire avec une courge doubeurre, on est sûr de ne pas se tromper quand on la prépare pour ce jour spécial.
On la mange en entrée, dans une soupe, un velouté, en plat (en purée, en gratin) ou en dessert, dans des pies ou des flans. Même ses graines et sa peau se mangent !
Il faut la choisir sans défaut et bien ferme. On peut la conserver plusieurs semaines, voire plusieurs mois dans le panier à légumes du réfrigérateur et la consommer petit à petit.
Aujourd’hui, la Cocotte vous donne une recette aux goûts orientaux. Alors on dit quoi à la Cocotte ? On dit Thank you !
Butternut sauté et sauce au yaourt
On voit des courges butternut de plus en souvent sur les marchés mais on ne sait jamais comment les cuisiner. Voici une manière comme une autre. Un régal !
Pour 6 personnes
Ingrédients : 500 g de courge butternut, 2 cuillères à soupe d’huile de tournesol, 1 càs* de miel, sel, poivre et graines de sésame doré. Pour la sauce : 500 ml de coulis de tomates, 1 càs d’huile, 1 gousse d’ail, 1 càs de coriandre moulue, de la coriandre fraîche, sel, poivre et un yaourt.
Préparation : 10 mn – cuisson : 20 mn en tout – Coût : * - Difficulté : *
Sauce : Dans une petite casserole, faites chauffer l’huile. Ajoutez l’ail épluché et pilé et la coriandre moulue. Laissez chauffer quelques instants sans faire brûler l’ail. Ajoutez le coulis de tomates, salez et poivrez. Couvrez et laissez cuire à feu doux pendant 20 mn.
Butternut : Epluchez la courge, enlevez les pépins et coupez-la en petits dés. Faites fondre les 2 càs d’huile dans une poêle. Ajoutez les dés de butternut et faites-les dorer. Baissez le feu et laissez cuire jusqu’à ce que les dés se laissent facilement transpercer par la lame d’un couteau. En 20 mn à peine, c’est fait. A la fin de la cuisson, ajoutez une cuillère à soupe de miel, salez et poivrez.
Servez les dés couverts de sauce tomate. Saupoudrez-les de sésame doré, d’un peu de coriandre fraîche et de 3 ou 4 càs de yaourt bien mélangé.
*càs : cuillère à soupe
21.11.2011
Publié dans Cuisine, La Voix du Nord, Légumes, légumes secs | Tags : butternut sauté, butternut, butternut squash, doubeurre, thanksgiving, george washington | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |