jeudi, 21 avril 2016
Chou-fleur sauté
Après avoir longtemps cité le fameux « No sport » de Churchill quand on lui demandait à quoi tenait son apparente bonne santé, le chéri de la Cocotte s’est, depuis quelques années, mis au vélo.
Tout doucement, il commence par aller au boulot sur son 2-roues…quand le temps le lui permet, quand il doit rester coincé au bureau, quand...
Puis un jour, il tombe sur une belle occasion, il s’achète un beau vélo de course, avec une belle selle et tout et tout et se met à rouler le dimanche ou quand son emploi du temps le laisse libre les autres jours. Oh, pas beaucoup, pas suffisamment à son goût mais il roule. Parfois seul, parfois avec des copains, il roule.
Avoir un bon vélo, c’est bien. Mais avoir un bon copain, on le sait, c’est tout ce qu’il y a de meilleur au monde. Imaginez donc 3 bons copains qui ont un bon vélo !
Un jour, l’un d’entre d’eux, né probablement sur un vélo, émet l’idée de traverser la France du nord au sud pendant le frisquet mois d’avril. « Et ça ne vous dirait de m’accompagner dans la Drôme ? » L’ayant déjà fait par 2 fois, il suppute alors que ses copains peuvent aussi le faire. Faut dire que le deuxième larron, sur son beau vélo à lui, fait des centaines de kilomètres chaque dimanche dans la région ou dans son garage sur son home-trainer. Il fait des Dunkerque-Perpignan en 4 jours, des Paris-Bordeaux sans dormir, des virées en Ecosse en 3 jours…
Deux pros, quoi ! Pas le chéri de la Cocotte ! Du moins, pas encore ! Mais si l’on n’est pas sérieux quand on a 17 ans, on l’est encore moins quand on en a 50. Le chéri dit banco !
On pose les dates, on réserve les hôtels, on graisse son p’tit vélo, on dégraisse son p’tit vélo. Et hop, un lundi matin, on embrasse femme, enfants et amis venus les encourager et on enfourche les fameux bicycles parés pour 6 jours d’aventure.
Le mardi, le dérailleur du chéri pète et là c’est le drame. Le coco voit ses copains disparaître à l’horizon et voit sa Cocotte venir le rechercher sur un 4-roues. Adieu hôtels patibulaires mais presque, vent de merde, petites côtes, nuages menaçants, sandwiches mouillés, grandes côtes, putain de pluie, pneus crevés !
Adieu, les copains !
Mais l’esprit pratique de 2 femmes a raison du dérailleur. Le lendemain le dit-dérailleur reraille et le jeudi, le coco se fait déposer à Chalon-sur-Saône-deux-minutes-d’arrêt-tous-les-voyageurs-descendent-de-voiture. Il y retrouve ses potes à roues et peut terminer l’aventure.
Le samedi, la Drôme les voit arriver, un peu moins frais que 3 gardons mais bon, ils l’ont fait, ils sont contents, ils sourient à la vie et la vie leur sourit.
Mais quand on est dans la Drôme, on n’est pas loin du Mont Ventoux. Le Ventoux, ses 22 kilomètres de montée non-stop, ses 10 % de côte quasi en permanence, ses 3 tout petits degrés-celsius à l’arrivée ! Le Mont Ventoux, quoi ! Rien qui ne pourrait effrayer ces flibustiers montés sur roulettes ! Ne voilà-t-il pas que nos 3 pros de la bécane décident de se le faire le mardi suivant. C’est bien connu, c’est toujours un mardi !
Allez, on regraisse son p’tit vélo, on redégraisse son p’tit vélo.
Les femmes, arrivées pour les vacances, préparent pique-nique et café chaud et se désignent naturellement voiture-balai (ben oui, le ménage, elles connaissent) au cas où l’un des 3 flancherait.
Il est 10 h 50, ce mardi donc, quand les 3 alpinistes partent à l’assaut de leur Everest à eux. Ça va durer un certain temps. Un certain temps pendant lequel les femmes, autrefois habituées à soutenir toutes les 3 ensemble, leurs enfants dans les compétitions sportives, vont encourager leurs chéris, éponger leur front amoureusement, les approvisionner en abricots secs et vêtements chauds, immortaliser ces moments fous sur photo, sur portable, sur tablette et hurler « Alllleeeeezzzzzzz ! »
Un certain temps pendant lequel ces 3 grimpeurs fous ne vont jamais poser pied à terre, vont monter, monter, monter, monter encore et toujours. Un certain temps avant que les femmes frustrées d’arrivée à cause du col fermé ne reçoivent la photo des 3 héros de l’impossible, fourbus mais hilares devant le panneau « Sommet Mont Ventoux 1911 mètres ». Ils l’ont fait ! Ils l’ont fait ensemble, ils sont arrivés chacun à leur rythme mais ils l’ont fait ! Les copains du chéri l'ont fait ! Le chéri de la Cocotte l’a fait ! C’est fou ! C’est peut-être un détail pour vous mais pour eux, pour les femmes des 3 loulous, le Mont Ventoux, ça veut dire beaucoup !
Bravo les cocos ! Bravo les poussins ! Bravo les triplets ! Bravo ! Allllllleeeeeeeeezzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz !
La recette
Que faire quand on ne sait jamais choisir entre ail, échalote et oignon ? Conseillez-vous d’utiliser les trois dans le même plat ? La réponse est oui.
Pour 6 personnes
Ingrédients : 1 chou-fleur, 1 kg de pommes de terre Charlotte, 4 belles échalotes, 4 gousses d’ail, huile d’olive, beurre, sel, poivre en grains, 20 g d’oignons frits.
Préparation : 20 min – cuisson : 30 min – coût : * - difficulté : * - ustensiles : grande poêle antiadhésive
Enlevez les feuilles du chou-fleur et détachez-le en petits bouquets. Lavez-les, salez-les un peu puis faites-les cuire 10 minutes à la vapeur. Réservez. Pelez, lavez et coupez les pommes de terre en quartiers. Faites-les cuire également à la vapeur 15 minutes.
Faites mousser une belle grosse noix de beurre et 3 cuillères à soupe d’huile d’olive dans la poêle et ajoutez chou-fleur et pommes de terre. Faites-les sauter quelques instants. Puis ajoutez ail, échalotes et une grosse cuillère à café de poivre en grains grossièrement écrasés. Salez encore un peu.
Faites chauffer doucement et arrêtez la cuisson quand ail et échalotes sont bien tendres. Parsemez d’oignons frits et servez seul ou avec une viande blanche ou rouge.
Publié dans Cuisine, La Cocotte, La Voix du Nord, Légumes, légumes secs | Tags : chou-fleur sauté, chou-fleur, ail, oignon, échalotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |