jeudi, 25 septembre 2014

Galettes pot-au-feu à la moelle

Ch’sais pas pour vous mais moi, ce soir après avoir dévoré mes galettes à la moelle, je regarde P’tit Quinquin sur Arte.

Galettes pot-au-feu à la moelle, galettes, pot-au-feu, os à moelle, P'tit Quinquin, Bruno Dumont, Arte

Pour 6 personnes
Ingrédients : 6 os à moelle, 2 belles pommes de terre bintje, 2 carottes, 3 poireaux, 1 œuf, sel, poivre, laurier, thym, beurre, 2 oignons.
Préparation : 20 min – cuisson : 30 min – coût : * - difficulté : * - ustensiles : râpe à légumes et poêle antiadhésive
Faites bouillir de l’eau dans une casserole en y ajoutant sel, poivre, laurier et thym. Dès que l’eau bout, ajoutez les os à moelle et laissez cuire 30 minutes à petits bouillons.
Pendant ce temps, débarrassez les poireaux de leur bout touffu et d’une partie du vert. Coupez les poireaux en tronçons et faites-les suer dans un peu de beurre quelques minutes.
Pelez carottes et pommes de terre et râpez-les gros. Mélangez les 3 légumes et un œuf et formez 12 galettes de 8 à 10 centimètres de diamètre et faites-les dorer dans une grande poêle antiadhésive, dans un peu de beurre. Retournez-les en cours de cuisson pour qu’elles soient joliment dorées des deux côtés. En 10, 12 minutes elles sont cuites. Salez et poivrez. Faites également dorer des rondelles d’oignons.
Au moment de servir, répartissez les galettes dans les assiettes et posez un os à moelle par-dessus et les rondelles d’oignons.

lundi, 16 juin 2014

Côte à l’os à moelle

côte à l’os à moelle,côte à l'os,os à moelle,viande maturéeOù étiez-vous quand Elvis Presley est mort ? La Cocotte était à l’arrière gauche de la voiture familiale, le nez à la fenêtre, sur la route du retour des vacances, non loin de Limoges.
Que faisiez-vous quand les tours jumelles du World Trade Center sont tombées ? La Cocotte revenait de l’école, avec ses poussins. Ils prenaient leur goûter dans le salon, la télécommande à la main, à la recherche des Minikeums et étaient restés des heures durant, les yeux rivés sur l’écran à ne pas comprendre pourquoi un avion s’était fiché dans un gratte-ciel.
Où ? Quand ? Comment ? Avec qui ? Pourquoi ? Quel temps ? Il est des événements qui marquent une vie.
La Cocotte se souvient de tout. C’était un samedi, c’est bizarre, d’habitude c’est un mardi, c’est toujours un mardi. Non, là, c’était bien un samedi, un samedi du mois de juin, le 14 juin de l’an 2014. On avait annoncé un jour gris, avec des éclaircies et des orages dans l’après-midi mais finalement il n’avait pas plu. Elle avait rangé ses belles bottes bleues dans la voiture, avait confondu la maison du 163 avec celle du 136, avait passé sa matinée à enlever les chardons dans un champ de triticale, était allée dire bonjour aux cochons, avait mangé des saucisses et des glaces, avait écouté des gens parler de bio, de cornemuse, d’assistante sociale qui fait des fromages, de bébé qui arrive en septembre, d’une dame qui a les graines de plus de 600 variétés de tomates. Ce jour-là, elle avait aussi déplacé une tonnelle belge de 32 mètres carrés, avait découvert la recette du beurre de chien et de la tartine flamande, avait rencontré Miss Smout en personne et avait reçu en cadeau, une côte à l’os maturée. Oui, une côte à l’os maturée dans une armoire spéciale, dans une atmosphère au taux d’hygrométrie contrôlé, où la température oscille entre 2 et 4°c, pendant 8 semaines ½, 1440 heures, 86400 minutes, 5184000 secondes ou plus simplement 60 jours. Au bout de ce temps, avec ce traitement de faveur extrême, la viande rassit doucement et libère des enzymes qui lui donnent un goût et une tendreté incomparables. Sur une viande maturée, une petite pellicule de croûte se forme sur la viande. Cette pellicule, de ces doigts experts et avec ses couteaux affûtés, le boucher l’enlève délicatement. Sur une viande maturée, le sang disparaît, le gras se libère dans les fibres et le rouge de la pièce est profond.
La méthode est américaine, paraît-il mais c’est surtout une tradition bouchère perdue que les plus gastronomes et les plus fous des bouchers remettent au goût du jour.
Les bons bouchers, les très bons bouchers choisissent des races de bêtes reconnues pour leurs qualités gustatives et s’ingénient à les faire rassir pour le meilleur et le plus que meilleur !
Les plus sages des bouchers mais néanmoins fines gueules laissent maturer leur viande 14 jours et le goût se transforme déjà.  Les plus fous des bouchers vont jusqu’à faire maturer des viandes 30, 60,  100, 120  jours, 150 jours, voire bien plus !
Or donc, ce jour-là, la Cocotte était rentrée de sa partie de campagne, passant d’abord chez le traiteur italien acheté un bouquet d’origan, elle y avait chapardé des amandes Valencia. Puis une fois chez elle, elle avait déballé la viande citée ci-dessus, l’avait laissée se mettre à la température de la pièce, avait préparé une simple salade au vinaigre de malt et s’était assoupie dans le canapé, fourbue d’avoir arraché 20 malheureux mais néanmoins méchants chardons.
Le chéri de la Cocotte avait fait chauffer le gril et avait cuit cette côte à l’os maturée provenant d’un beau bœuf bio des Highlands au poil roux et long et aux cornes majestueuses, ce beau bœuf élevé dans les prairies d’un vert profond de la non moins profonde Thiérache par un agriculteur-boucher fou donc génial qui ne cesse de réfléchir à ce qu’il fera avec ses boeufs, vaches, cochons, dans un mois, un an, 10 ans, 50 ans, une vie…
3 minutes d’un côté, 3 minutes de l’autre, salée à la fleur de sel de Guérande et relevée au poivre-mignonnette, 6 minutes de cuisson et c’est tout.
Opinel en main, la Cocotte avait lentement entaillé la pièce de bœuf, « oh my god mais c’est du beurre, soit mon couteau coupe vraiment bien, soit c’est vraiment du beurre » avait-elle pensé tout bas. Puis elle avait lentement porté la viande à la bouche, avait mâché lentement pour tout apprécier, l’agriculteur-boucher fou donc génial lui ayant demandé de lui narrer par le menu, ses impressions, puis elle avait dégluti tout aussi lentement. Là, dans un silence quasi-religieux, les larmes lui étaient montées aux yeux, la gorge nouée, le souffle coupé, elle s’était tue, elle ne pouvait plus parler, elle ne devait plus parler. Elle avait laissé ce beurre de bœuf fondre et ces arômes de beurre, de noisette, de beurre-noisette se diffuser à mesure que la côte disparaissait et que le respect pour l’agriculteur-boucher génial donc fou s’accroissait.
Le 14 juin 2014, à 20 h 57, sur le canapé, son chéri à ses côtés, la Cocotte mangeait sa première côté à l’os maturée. Le 14 juin 2014, à 20 h 57.
Si vous aussi, vous voulez mettre en fluo une date dans votre calendrier pour vous souvenir à jamais de cette expérience, vous pouvez soutenir ce fou génial et participer au financement de son armoire à maturation en cliquant sur ce lien :
http://fr.ulule.com/os-cote/
Et en attendant de déguster cette viande magnifique, vous pouvez toujours faire cette recette simplissime de côte à l’os. Rendez-vous dans 60 jours !

La recette

Oh ça, c’est beau ! C’est gourmand, comme ils disent dans le poste. Y’a du croquant et du fondant aussi. Y’a tout ce qu’il faut.

Côte à l’os à moelle, côte à l'os, os à moelle, viande maturée

Pour 6 personnes
Ingrédients : 2 belles côtes à l’os, 3 os à moelle, 6 pommes de terre de belle taille, 1 cuillère à café de moutarde douce, 1 yaourt, 2 échalotes, 1 oignon doux, un peu de persil et de cerfeuil, thym, sauge, sel, fleur de sel et poivre, huile de tournesol.
Préparation : 15 min – cuisson : 30 min – coût : ** - difficulté : * - ustensile : gril ou barbecue
Huilez les côtes à l’os de toutes parts et réservez.
Plongez les os à moelle dans une casserole d’eau dans laquelle vous avez déposé quelques branches de thym, quelques feuilles de sauge, du sel et du poivre. Mettez à bouillir et comptez 30 minutes de cuisson à partir du moment où ça bout.
Faites cuire les pommes de terre à la peau dans une casserole d’eau salée pendant 15 à 20 minutes.
Pendant ce temps, faites la sauce en mélangeant yaourt, moutarde, persil et cerfeuil ciselés et oignon et échalotes pelés et ciselés. Salez et poivrez.
Faites dorer les côtes à l’os sur le gril. Salez avec la fleur de sel. Cuisez-les comme vous aimez, en les retournant souvent.  Et au dernier moment ajoutez les pommes de terre pour les dorer un peu.
Egouttez et videz les os à moelle et déposez-en un peu sur chaque morceau de côte à l’os.
Mangez aussitôt avec les pommes de terre nappées de sauce au persil et cerfeuil.

mardi, 04 février 2014

Os à moelle grillé

Je vous entends d’ici, « tout le monde sait cuire un os à moelle ». Et moi, je vous réponds « non, il faut un début à tout ». J’explique.

Os à moelle grillé, os à moelle

Pour 6 personnes
Ingrédients : 3 grands os à moelle coupés dans la longueur, sel et fleur de sel, poivre moulu grossièrement, très bon pain frais (baguette ou pain de campagne).
Préparation : 2 min – cuisson : 30 min – coût : * - difficulté : * - ustensiles : plat à gratin et grille-pain
Cette recette s’adresse à ceux qui n’ont pas le temps de préparer un bouillon ou ceux qui ne savent pas préparer un bouillon mais qui adorent les os à moelle dans nos estaminets.
Demandez à votre boucher préféré de couper les os à moelle dans la longueur.
Préchauffez le four à 220/203°c. Déposez les os dans le plat à gratin, salez-les très légèrement et poivrez-les de la même façon. Faites-les cuire 30 minutes au four, le temps que la lame d’un couteau passe facilement à travers la moelle. Quand c’est cuit, faites griller le pain, sortez les os à moelle et servez os et pain sur une belle planche. Saupoudrez de fleur de sel et poivrez un peu une nouvelle fois. Mangez aussitôt en entrée quand c’est encore chaud ou en plat principal accompagné d’une salade.