jeudi, 07 août 2014
Bifanas de porc
L’été, tout comme sa tenue, la maison de la Cocotte s’allège et pèse 21 kg. Elle se range dans un coffre et suit l’humeur vagabonde de ses 2 propriétaires, la Cocotte et son chéri. Après avoir tâté le terrain choisi, et le spectre est très large, il balaye l’Europe d’est en ouest et du nord au sud, la Cocotte et les poussins présents dans l'aventure enfilent des arceaux et dressent un dôme et le chéri sort son maillet et plante sardines ou clous.
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire ou presque, de leurs petits bras pas très musclés, ils construisent une maison légère, légère, qui mesure moins de 10 mètres carrés. Ils en font un cocon qui abritera leurs souvenirs de soleil ou pas, dans des contrées lointaines ou pas.
Et si la contrée ne leur plaît pas, ils replient tout et vont voir si l’herbe est plus molle ailleurs.
Ils refont leur petit monde en emplissant cet espace riquiqui de tout ce qui est essentiel dans une vie nomade, une malle qui ferme bien, une cantine pour 3, 4, 5 personnes, des tubes de crème solaire, un réchaud, des bougies à la citronnelle, une tapette à mouches, un bon couteau, des rouleaux de PQ, une paire de tongs et une lampe frontale par habitant, du sel et du poivre. Dans un coin, ils glissent leurs maigres valises, les sacs de bouquins, guides idoines du coin ou romans palpitants, parasol ou K. Ways, ça dépend de l’endroit et sortent le jour et rentrent la nuit, table et chaises en nombre suffisant et le fauteuil à sieste qui prend tout la place dans le coffre de toit et qui fait des jaloux.
En deux temps, trois mouvements, ils improvisent un palace où l’aspirateur n’a pas sa place, où le ménage se fait en 30 secondes si on n’a pas oublié le balai, un palace donc propre en permanence, qui laisse passer l’air et le crincrin des cigales.
L’inconfort est de mise mais la Cocotte et son chéri s’en fichent. Mieux, cet inconfort, ils l’attendent pendant un an !
Pourquoi apprécier un lit qui se gonfle et se dégonfle d’une nuit à l’autre, posé sur des cailloux ou de la terre ? Pourquoi ne pas râler quand on fait 3 km par nuit pour aller aux toilettes ? Pourquoi ne rien dire quand on prend sa douche, coincé dans une cabine plus ou moins moderne, qui résonne de murmures anglais, allemands, hollandais, italiens, portugais, croates, polonais... ?
Pourquoi accepter de ne porter que des t.shirts et des shorts pas repassés ? Pourquoi pendant 3 semaines préférer la salade de tomate à un cassoulet qui a mijoté pendant 15 heures ou un dégradé de courgettes sauce béchamel ?
PARCE QUE ! PARCE QUE C’EST LES VACANCES ! Et que pendant les vacances, on fait ce qu’on veut, on voit qui on veut, on mange ce qu’on veut, on vit comme on veut. Pause la rue moche avec son allée de garages, halte le réveil qui sonne toujours quand on vient de se rendormir au bout de trois heures de veille, halte les mômes à réveiller, au diable France info et son cortège de nouvelles pires et encore pires, pause le chef qui vous passe l’envie d’aller au boulot pour y faire ce que vous adorez faire, pouce les quads pétaradants, les crottes de chien devant la porte, les pissenlits qui squattent le jardin, stop le ménage qui dure des plombes, le débarrassage de table 3 fois par jour, les recettes à inventer, les lessives 5 fois par semaine…
Dans leurs 8m2 qui peuvent passer pour 100, 200, 300…, pour 3 francs, 6 sous, ces Robinson Crusoé de l'été font ce qu’ils veulent ! Au Portugal, à côté de l’océan et du Minho, en Italie, près d’Assise, en Autriche, chez les Tyroliens, en Allemagne, près d’un lac idéal, partout, partout où ils sont, ils font ce qu’ils veulent. Ils ont choisi le moment, l’endroit et les gens qui les accompagnent. Pas d’obligation, pas de compromis, pas d’horaires ! Rien que ce qu’ils aiment. Cette année, le Portugal, au nord, au Sud. Bientôt, la Cocotte racontera.
Bifanas de porc
Vous avez ramené quoi du Portugal, la Cocotte ? Des poteries, du pili-pili, de l’huile d’olive, du vin et quelques recettes.
Pour 6 personnes
Ingrédients : 1 petit rôti de porc, 30 cl de vin blanc, 2 gousses d’ail, 1 cuillère à soupe de paprika en poudre, sel, poivre blanc, huile, 6 petits pains.
Préparation : 10 min – cuisson : 15 min – coût : * - difficulté : * - ustensile : papier aluminium
Placez votre rôti 1 petite heure au congélateur. Puis coupez le rôti de porc en 24 tranches très fines de 2 à 3 mm. Bien froid, le rôti sera plus facile à couper. Ou demandez à votre boucher préféré de le faire à votre place.
Dans un plat creux, mélangez le vin au paprika, l’ail pelé et pilé, sel et poivre. Puis trempez les tranches de viande dans ce mélange. Laissez mariner 1 bonne heure.
Au bout de ce temps, faites chauffer un peu d’huile dans une grande poêle et faites dorer deux à trois minutes les tranches de rôti. C’est très rapide. Dès qu’elles sont cuites, enfermez-les dans de l’alu pour les maintenir au chaud. Faites cuire toute la viande de cette façon.
Puis versez le jus de marinade dans la poêle et faites réduire. Ouvrez les pains en deux, déposez 4 tranches de rôti par petit pain et déposez une cuillère de sauce. Refermez le pain, écrasez-le légèrement et dégustez aussitôt. Si vous voulez, ajoutez quelques gouttes de pili-pili dans votre petit pain.
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