vendredi, 05 mars 2010

Bacalao Maracatou

 

P1160161.jpgQuand la Cocotte ne chante pas, la Cocotte percute. Tous les mercredis, depuis 5 ans, avec ses copines et un sourire béat, elle fait le tour du monde des percussions. Le coach, un p'tit jeunot, qui se marre tout le temps, en les voyant jouer, connaît sur le bout des doigts tous les rythmes, tous les instruments, il connaît tout.

Tous les mercredis, il redit inlassablement les rythmes vus la semaine précédente.

Et les élèves du cours, tels des petits singes sans mémoire et la plupart du temps sans rythme, essaient de reproduire les sons avec plus ou moins de succès.

Il leur a tout fait faire, du djembé, des sabars, des cuillères irlandaises, du bodhran, du steeldrum, des congas, du berimbau, des agogos, des shékérés... Vêtus de djellabas, ils ont joué de la derbouka et du bendir. Il les a même déguisés en sud-africains avec bottes en caoutchouc et capsules de bouteilles pour jouer la musique des mines de Johannesburg, les gumboots. En ce moment, ils sont sur le continent sud-américain et apprennent les rythmes que jouent les battucadas du Brésil, ces fanfares du carnaval. Parmi ces rythmes, il y en a un dont la consonance a particulièrement émoustillé l'oreille amusée de la Cocotte. C'est le maracatou. Un rythme du nord du Brésil, qui a ses origines en Afrique noire. C'est un chant et une danse, survivance des défilés processionnels africains que les esclaves ont emporté avec eux dans le Nouveau-Monde. Cette danse fait maintenant partie des cortèges carnavalesques.

Tout ça pour vous instruire, mes petits amis ! Mais aussi parce que la Cocotte avait de la morue et dans ses placards, de l'attiéké dans son frigo, elle a imaginé le plat qui pourrait aller avec cette danse. De la morue au couscous de manioc, du poisson dont les descendants portugais du Brésil raffolent et de l'attiéké, une semoule de manioc au goût subtilement sauvage, l'union et la réunion naturelle de deux continents. Voici donc la bacalao* maracatou ! Ohé, ohé !

 

Il vous faut :

400 à 500 gr de morue séchée

2 poivrons rouges

1 oignon rouge

1 grosse boîte de pulpe de tomates

2 gousses d'ail

1 petite boîte de maïs

quelques olives noires dénoyautées

du sel et du poivre

1 filet d'huile

facultatif : une poignée de noix de cajou

1 paquet d'attiéké (à acheter dans les épiceries orientales ou asiatiques)

 

P1060354-1.jpgFaites dessaler la morue pendant toute une nuit, en changeant d'eau plusieurs fois.

Quand elle a bien « regonflé », faites-la cuire dans une casserole d'eau bouillante pendant une dizaine de minutes.

Pendant ce temps, préparez la sauce. Faites chauffer un filet d'huile dans une petite marmite, faites revenir l'oignon et l'ail ciselés, ajoutez les poivrons découpés en lamelles et la pulpe de tomates. Couvrez et laissez cuire à feu doux pendant 15 à 20 minutes. Ensuite salez, poivrez et ajoutez olives et maïs.

Préchauffez votre four à 160°c. Déposez la morue dans un plat allant au four puis nappez-la de sauce, mélangez et passez au four pendant 20 minutes.

Pendant ce temps, préparez l'attiéké comme indiqué sur le paquet. C'est exactement comme du couscous.

Facultatif : Prélevez une petite portion d'attiéké, faites-le sécher à feu vif dans une poêle en ajoutant de l'ail ciselé et des noix de cajou pendant une ou deux minutes. Passez tout ça au mixeur. Versez ce mélange dans un joli bol et saupoudrez la bacalao maracatou et l'attiéké de cette poudre parfumée.

*bacalao, bacalhau : morue.