lundi, 05 septembre 2011
Risotto aux haricots
A quel âge les poussins quittent le nid douillet de leur mère-poule ?
Chez la Cocotte, la réponse est 17 ans et demi. Hier, son petit poussin, son tout petit poussin, le seul mâle de la portée a fait sa rentrée à Paris, chez les grands. Il a même fait une bonne partie de la route, les mains crispées sur le volant, et les mains des parents agrippées à tout ce qui peut être agrippé dans une voiture. « Surveille ta trajectoire. Mets ton clignotant quand tu veux doubler. Embraye. Repasse en seconde. Passe la quatrième. Non, pas par là, c'est le périph'. Je t'ai dit de repasser en seconde ! »
A l'heure où la cocotte vous parle, il est l'heureux locataire d'une chambre à la fonctionnalité toute monacale, avec pour voisins, 300 et quelques, autres heureux locataires. A un bureau, un lit superposé, une moitié de fenêtre, un traversin, il a ajouté des gros classeurs encore vides, des dictionnaires déjà ouverts et des monceaux de feuilles encore vierges de son écriture longiligne et nerveuse. Sa mère-poule n'a pas pu s'empêcher d'apporter sa touche, des mouchoirs, des serviettes en papier, une mini-popote, des jolies serviettes en éponge, un petit soliflore avec son contenu orange et vert, des dizaines de sachets de nouilles chinoises à se cuisiner le dimanche midi ou le dimanche soir, des casse-croûte et des pots de confiture de lait-maison, faites au lait de ferme (c'est meilleur !) à manger seul les soirs de déprime ou à partager avec les habitants du couloir C... et puis une belle couette parfumée au patchouli, pour qu'il se sente comme à la maison, comme quand sa maman sort de la douche, toute fraîche, toute parfumée et qu'elle lui dit « bonjour mon bonhomme, t'as bien dormi ?».
17 ans et demi, c'est jeune pour quitter son nid douillet ! Mais c'est lui qui a choisi. Sa Cocotte de mère et son papa n'ont rien à dire. Il y a bien longtemps qu'ils savent qu'il volera de ses propres ailes un jour. Depuis hier, il s'est placé sous l'aile protectrice d'illustres prédécesseurs tels Henri Becquerel ou Evariste Galois, Jean Jaurès, Pierre Mendès-France, Eugène Delacroix, les André Citroën et Michelin, George Méliès, Bartholdi, Césaire...
Sa demie fenêtre donne sur le Collège de France, la tour Clovis du lycée Henri-IV et le dôme du Panthéon dépassent des toits, la Sorbonne se rejoint en traversant la rue... Il y a pire comme environnement !
Va, mon petit magnoludovicien, tout va bien se passer ! Ta maman pense déjà à ce qu'elle te cuisinera quand tu reviendras à la maison, dans quelques jours.
Un risotto aux haricots ? Pourquoi pas ?
Bonne rentrée à tous vos poussins.
Risotto aux haricots
Profitez des derniers haricots verts de la saison. Attention, ne vous éloignez pas de la casserole ! Faire un risotto, c'est sérieux. Touillez et arrosez au bon moment.
Pour 6 personnes
Ingrédients : 150 g de riz arborio, 350 g de haricots verts frais très fins, 20 g de beurre, 2 cuillères à soupe d'huile d'olive, 250 cl de vin blanc, 15 cl d'eau, sel et poivre et 100 g de parmesan.
Préparation : 10 mn – Cuisson : entre 15 et 20 mn – Coût : * - Difficulté : * - Ustensile : cocotte en fonte.
Préparez ce plat juste avant de manger. Le risotto réchauffé, ce n'est pas bon.
Lavez et équeutez les haricots verts. Coupez-les en tronçons de 2 à 3 cm. Faites-les cuire 5 mn à l'eau bouillante salée puis égouttez-les. Dans la cocotte, faites fondre le beurre et l'huile. Ajoutez le riz et mélangez-le jusqu'à ce qu'il devienne transparent. Plongez les haricots dans le riz. Ils vont continuer de cuire en même temps. Ajoutez le vin petit à petit et mélangez. Dès que le liquide disparaît, ajoutez-en toujours en petite quantité. Le riz devrait être cuit au bout de 15 mn. Quand vous avez versé tout le vin, complétez avec l'eau. Salez légèrement, poivrez. Puis juste au moment de servir, saupoudrez de parmesan râpé, laissez fondre et servez aussitôt. Votre riz doit avoir la consistance d'un riz au lait bien crémeux.
Conseil : Utilisez aussi du riz Carnaroli.
05.09.2011
Publié dans La Voix du Nord, Légumes, légumes secs, pâtes, riz, semoule | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook |
Commentaires
Ben voilà ! vous lui avez appris à conduire il lui reste à inventer sa vitesse de croisière ! (Merci Maman, Papa et les Frangines !)
Seule ombre au tableau : jamais personne ne préparera le risotto comme Maman ...
T'en fais pas poussin, tu as toute la vie pour t'y faire ! Et les saveurs inconnues...ça peut réserver de belles surprises !
grosses bises au poulailler qu'on aime !
nelly
Écrit par : Nelly Thienpondt | lundi, 05 septembre 2011
J'ai bien pensé au fils de la cocotte hier, les petits plats de sa maman lui manqueront certainement...
On ne peut que lui souhaiter de réussir dans ce qu'il entreprend!!!
Écrit par : Ségolène | lundi, 05 septembre 2011
Qui a-t-il de plus difficile à préparer : un risotto, un permis de conduire ou un concours d'entrée aux grandes écoles ? Franchement, je n'en sais rien. Je pense que c'est aussi (surtout ?) une question de goût... Perso, j'ai le permis, c'est déjà ça !
Écrit par : Franck | lundi, 05 septembre 2011
Bouhhh, la cocotte, mais c'est que j'en ai les larmes aux yeux de te lire !... Un tout petit poussin seul au milieu d'une gigantesque basse-cour piaillante et battant des ailes en tous sens, avec un papa coq et une maman cocotte si loin, je comprend que ça fasse des petites vagues dans les cœurs !... Heureusement, j'ai l'impression que ce tout petit poussin est vraiment à une portée d'aile de devenir un joli coq lui-même ! Il est vraiment très bien parti !
Écrit par : clairez | mardi, 06 septembre 2011
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