mercredi, 24 février 2010
Garlic sunchokes
La Cocotte a anglicisé ce plat juste pour noyer le poisson, juste pour vous donner envie de lire la recette et de passer outre vos préjugés à propos du légume utilisé ici.
Sunchoke se traduit par topinambour. Oui, vous avez bien lu. Topinambour ! On entend d'ici les plus vieux d'entre vous dire que non, jamais, ils ne cuisineront cet ingrédient !
Et on peut les comprendre !
Lors de la signature de l'armistice en juin 1940, l'état nazi impose à l'état français de pourvoir à l'entretien des troupes d'occupation. Imaginons qu'un employé de bureau teuton particulièrement difficile décida de réquisitionner la pomme de terre, légume qui se plie à toutes sortes de recettes, et laissa aux Français les légumes qu'il n'aimait pas, topinambours, rutabagas,...
Pendant quatre ans, nos aïeuls se virent obligés de manger ce que l'armée allemande condescendait à leur céder. Et comme ils n'avaient rien pour accommoder ce malheureux tubercule, ils le mangeaient simplement bouilli. Une semaine de ce régime et le plus sensé d'entre nous devient fou, non ?
Depuis quelques années, panais, potimarrons, choux-rave, rutabagas et autres topinambours réapparaissent sur les étals. Les grands cuisiniers, les revues gastronomiques, les journaux mettent beaucoup d'ardeur dans la défense de ces ovnis naturels aux formes et aux noms saugrenus. Existerait-il un lobby des vieux légumes ?
Le topinambour mérite, à nouveau, sa place dans nos jardins. Non seulement sa fleur ressemblant au tournesol est magnifique mais son goût, proche de l'artichaut, est très fin. Il faut l'accommoder tout simplement. Pas de chichis, pas de tralalas !
La Cocotte vous offre une petite recette, des topinambours en petits morceaux, histoire de goûter...
Pour le service, prévoyez un petit récipient pour recracher ! Et oui, on ne sait jamais ! Certaines idées ont la vie dure !
Mais vous verrez, votre petit récipient restera vide. Promis, juré !
Dans de prochaines recettes, vous apprendrez tout ce qu'il reste à connaître de ce tubercule jadis honni.
Il vous faut :
3 ou 4 topinambours
2 citrons
1 demi-bouquet de persil plat
2 gousses d'ail
2 cuillères à soupe d'huile d'olive
sel et poivre
On n'est pas obligé d'éplucher les topinambours. Mais si vous le faites, trempez-les aussitôt dans de l'eau citronnée (avec le jus du premier citron) car ils s'oxydent rapidement. Une fois épluchés, détaillez-les en petites tranchettes de 6 à 7 mm d'épaisseur. Faites-les bouillir trois fois, en changeant l'eau à chaque fois et surveillez la cuisson en les piquant de la pointe d'un couteau. Les tranchettes doivent rester fermes, juste ce qu'il faut. 20 minutes en tout devraient suffire.
Pendant la cuisson, préparez la sauce qui les accompagnera. Nettoyez le persil plat, pelez les gousses d'ail. Mixez tous les ingrédients en ajoutant l'huile, le jus du 2nd citron, le sel et le poivre.
Passez sous l'eau froide vos topinambours, égouttez-les bien et versez par dessus la sauce aux accents méridionaux. Servez en entrée ou avec des piques à l'apéro.
Publié dans Cuisine, Entrées, Légumes, légumes secs | Tags : topinambour, sunchoke | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
Commentaires
un joli nom dans toutes les langues:
"tiens, viens plutôt goûter mon topinambour, canaille!"
Hum, en tout cas, c'est beau à voir...
Écrit par : flo | mercredi, 24 février 2010
hum...it's really delicious!
Écrit par : lucile | mercredi, 24 février 2010
Et pour les éplucher, aurais tu une recette ? Car ça tourne, c'est raide... Et là, on passe du temps !!
Écrit par : élisabeth | mercredi, 24 février 2010
Ma très chère,
Choisis tes topinambours petits et réguliers. Puis avec un économe, ça va tout seul. En plus, comme il te faut des petits morceaux, tu n'auras aucun mal à venir à bout des éventuelles excroissances tubéreuses. C'est toi le chef !
Écrit par : La Cocotte | mercredi, 24 février 2010
Ma très chère Odile,
Les plus vieilles te sont infiniment reconnaissantes de penser à elles!d'autant que, pour ce qui me concerne, on ne faisait pas d'anglais en primaire, et même y avait pas école, vu qu'elle servait de QG à l'occupation allemande. Dis à tes poussins que, dans ces circonstances là, c'est pas une bonne affaire...ça peut même être le comble de la détresse, parce que la nourriture intellectuelle : ça humanise...ils n'en reviendront pas!
Ceci dit, tu ne devais pas être née, lors de l'avènement de "la nouvelle cuisine" qui a vu arriver dans des restaurants très chics et dans d'immenses assiettes, 50gr. de viande acompagnéee de 3 rondelles de topinambours, artistement disposées et décorées de 1 brin de ciboulette !!!
Là, même si je ne les fréquentais pas (questions de moyens !) j'en entendais parler et j'y ai acquis une mentalité qui se revendique...d'avant-garde !!!
Tu es bien la meilleure et je t'embrasse de tout coeur!
nelly
Écrit par : Nelly Thienpondt | jeudi, 25 février 2010
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